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Bruxelles : programme d’Acrata en octobre 2017

mis en ligne le 13 octobre 2017 - Lokaal Acrata

Acrata
rue de la Grande Ile 32
1000 Bruxelles, Belgique
acrata@@@post.com

Jeudi 19 octobre – 19h30
Projection : "White God"
(Fiction de Kornél Mundruczó, 2014, 2h)
La jeune Lili et le chien Hagen doivent passer trois mois chez son père à
Budapest. Pour éviter de s’acquit­ter d’une taxe sur les bâtards, celui-ci finit
par abandon­ner Hagen dans la rue. Livré à lui-même, Hagen décou­vre toute la
cruauté de l’autorité et de l’exploitation. Il rejoint d’autres chiens opprimés
qui fomentent une ré­volte contre les hommes.

Samedi 28 octobre – 18h
Discussion : 1917, la révolution russe étranglée par les bolchéviks, ou la faillite de toute vision autoritaire de la révolution sociale
« Le soir du 25 septembre 1919, à l’assemblée du co­mité du parti bolchévik de
Moscou, était examinée la question des moyens de lutte contre le peuple révolté.
Les maîtres bolchéviks s’étaient prononcés à l’unanimi­té en faveur de
l’adoption des mesures les plus extrêmes contre les ouvriers, les paysans et les
soldats rouges in­surgés, les anarchistes et les socialistes-révolutionnaires de
gauche, jusqu’à vouloir instaurer un état d’urgence à Moscou, avec fusillades de
masse. Les plans des bol­chéviks ont été déjoués.
Au moment précis du vote et de l’adoption de ces me­sures contre le peuple, les
partisans-insurgés révolution­naires on fait sauter le bâtiment du comité
moscovite du parti des communistes-bolchéviks. Les débris de ce bâti­ment sont
l’abri adéquat pour les représentants du plus que sanglant parti réactionnaire
des bolchéviks et des commissaires.
Telle est la vengeance des partisans-insurgés révolu­tionnaires à l’encontre
des "tchékistes" et des "com­missaires", pour les dizaines de milliers de
paysans, travailleurs et membres de l’intelligentsia laborieuse fu­sillés, pour
la trahison des makhnovistes d’Ukraine, pour les exécutions et les arrestations
d’anarchistes, pour la dissolution de leurs groupes et fédérations dans toutes
les villes et villages, pour la fermeture de tous leurs jour­naux et revues.
 »
À l’heure où des autoritaires de tout bord organisent conférences, débats et
commémorations pour célébrer le centième anniversaire du coup d’État bolchévik
de 1917, tentant de redorer le blason de dictateurs, ennemis sanguinaires de
l’auto-organisation révolutionnaire et de la liberté, et de ressusciter la
conception autoritaire de la révolution sociale, totalement et définitivement
désavouée par la longue histoire d’atrocités et d’en­terrements de véritables
révolutions commis par ses adeptes et commissaires, nous aussi proposons de
jeter un regard en arrière. Mais un regard totalement autre, qui tentera de
scruter le panorama des événements de 1917 et les années qui ont suivis pour
découvrir les aspi­rations révolutionnaires des paysans et des ouvriers, le
bouleversement total pour lesquels elles et ils ont com­battu, les terrorismes
bolchévik et blanc auxquels ils se sont heurtés. De nombreuses révoltes et
insurrections, dans les villes, les forêts, les bases militaires, les usines et
les campagnes, se sont opposées dans ces années révolutionnaires à la
constitution de l’État bolchévik, l’étrangleur de toute tentative de se
débarrasser défini­tivement de toute oppression et de toute exploitation.
Revenir sur ces années-là peut nous apporter une lu­cidité quant à la vision
autoritaire sur la révolution, à la faillite de toute perspective étatiste pour
transformer la société, aux dangers des « fronts communs » avec des partisans
d’un nouvel Etat – aussi socialiste, commu­niste, prolétaire qu’il se prétende.
Présentation et débat, suivis d’une soirée-apéro à la mémoire de la
révolutionnaire Fanny Kaplan
, qui, après des années passées au katorga en
Sibérie et constatant le tournant totalitaire que prennent les événements sous
l’influence des bolchéviks, tenta en 1918 de mettre fin à la vie de Lénine.

Jeudi 2 novembre – 19h30
Projection : "Tambien la lluvia"
(Fiction d’Icíar Bollaín, 2010, 1h43min)
También la lluvia raconte l’histoire d’un réalisateur engagé qui arrive en
Bolivie pour tourner un film sur Christophe Colomb et le colonialisme. Dans la
ville de Cochabamba, il est toutefois confronté à « la guerre de l’eau » : une
violente révolte contre la privatisation forcée de l’eau (il est même interdit
de récolter l’eau de pluie !). Ainsi il apparaît clairement que le vieux
colo­nialisme est toujours présent sous d’autres formes.
Le film sera suivi d’une courte présentation/discussion sur les conséquences de la période d’agitation sociale du début des années 2000 en Bolivie et dans
d’autres pays de la région. Des gouvernements de gauche sont arrivés au pouvoir
avec le soutien de mouvements so­ciaux et ont promis des changements. Des années
plus tard cependant, c’est surtout la continuité de l’exploita­tion sauvage qui
saute aux yeux.