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Entre désir gay et imitation hétéro Une réflexion queer sur le sexe gay

mis en ligne le 11 décembre 2021 - edgih

Point sur l’inclusivité du texte.

Les questions autour de l’écriture inclusive pour ce texte ont été épineuses. Pour parler des dynamiques sexuelles gay, j’ai choisi de genrer au masculin en utilisant le pronom « il », et ça pour une très grosse partie du texte. Les termes homme, gars et mec seront également beaucoup utilisés car réfèrent à une construction sociale et à des concepts présents dans les dynamiques de genre et de sexualité, et ça même si l’identité de genre dépasse la binarité homme-femme, tout comme la sexualité dépasse la binarité hétéro-homo. J’ai bien conscience que se sentiront peut-être concernées par ce que je vais écrire des personnes qui ne s’identifient pas, ou pas seulement, au genre masculin. Mais, décrivant un milieu et des interactions très cis-centrées, j’ai choisi de ne pas supposer de l’étendue des personnes à qui mes propos peuvent s’adresser.

Les textes qui vont suivre sont mes réflexions actuelles autour de la sexualité gay, de ma sexualité et de mes pratiques sexuelles. Je suis un gars queer, un pédé cis et blanc.

Si j’expose une réalité, elle n’est que la mienne, bien d’autres personnes, je pense, travaillent, étudient, vivent et pensent déjà les choses que je vais évoquer.

Ce qui suit est à destination de toustes, que tu sois queer ou straight, mais je ne l’écris pas pour venir nourrir des discussions lointaines sur l’homosexualité et le sexe gay, ni pour alimenter des discours vulgarisant mon/nos identité.s de la part de personnes qui pensent savoir ce que nous sommes en ayant lu ce texte et quelques autres. Si t’es straight et cis, saches que tu n’es que spectateur.rice de nos vies, donc merci de nous laisser les mener ainsi que de nous laisser les penser.

Top ou bottom ?

De mon expérience, quand tu te retrouves au lit avec un gars ou quand vous êtes en process pour vous y rendre, tu te retrouves souvent face à cette question : « t’es top ou bottom ? » (actif ou passif en France). Ça va décrire ta préférence de pratique pour le sexe anal pénétratif (la sodomie quoi) à savoir si tu préfères être la personne pénétrée ou pénétrante. Tu peux aussi être versatile, ce qui veut dire que tu aimes/fais l’un et l’autre.

Vu comme ça, ça semble être juste un descriptif pour savoir qui va faire quoi, qui veut enculer qui et qui veut être enculé par qui. Mais en réalité, ça va très souvent décrire toute ta relation à l’autre et au corps de l’autre, et ce au-delà de la sodomie. Tu ne seras pas amené et encouragé à faire la même chose si tu es le top (pénétrant) ou le bottom (pénétré). Toutes les pratiques sexuelles de la relation seront influencées et distribuées en fonction du rapport que tu as avec la sodomie. C’est-à-dire que, le plus souvent, le bottom va stimuler le sexe de son partenaire alors que le top va se focaliser sur son cul, dans les deux cas avec la bouche, les doigts ou autres pour les « préliminaires », avant de passer à la pénétration anale. On tombe finalement assez vite dans un rapport « bite-trous » qui sera rempli d’injonctions où tes préférences en matière de sexe anal décriront toutes tes autres pratiques sexuelles pendant l’acte, qui ne seront pas exactement les mêmes selon si tu es le top ou le bottom. C’est finalement assez réducteur, diminuant les possibilités de pratiques sexuelles.

Pour ma part, quand il en vient à la sodomie, je préfère être pénétré et je sens qu’il va de soi que je vais sucer et branler la personne avec qui je suis et qu’il est moins évident et moins attendu que je me fasse sucer ou que je me tourne vers l’anus de mon partenaire pour le stimuler.

Comme je disais, on tombe vite dans un rapport « bite-trous » où les rôles et performances sexuelles sont distribuées entre deux pôles : top et bottom. Et d’ailleurs, plutôt que de dire « je suis top » et « je suis bottom », pourquoi ne dit-on pas « j’aime me faire pénétrer » exactement comme on peut dire « j’aime me faire sucer » (même si j’ai parfois entendu les termes de « top oral » et « bottom oral » pour décrire les préférences liées à la fellation). Mais non, on dit « je suis », élevant enculé et enculeur au rang d’identités. J’ai beau aimer me la prendre, je ne considère pas « bottom » comme faisant partie de mon identité.

Et quand on regarde la distribution des rôles sexuels en termes de top et de bottom, je trouve qu’on peut y voir une danse suivant une chorégraphie étrangement semblable à celle du modèle dominant : l’hétéronorme.

Mais, clairement, dans la sexualité gay, la polarisation des rôles sexuels que je décris-là reste souple, beaucoup plus souple que chez les hétéros. On peut passer d’un pôle à l’autre, même pour un instant, voir les renverser totalement (le power bottom par exemple – google-le si tu sais pas ce que c’est), alors que ça à l’air d’être un pas assez difficile à passer pour un gars cishet de se faire doigter, par exemple.
Et comme dit, il n’y a pas que top ou bottom, mais aussi versatile. C’est, je crois, la posture sexuelle la plus courante chez les gars homo, bi et pan. Quand je parle de « pôles », je parle des attitudes sexuelles concrètes pendant le sexe entre deux gars. Je ne dis pas que ces deux mêmes gars vont vouloir garder les mêmes attitudes lors d’autres rapports avec d’autres personnes. Le schéma que je dresse est celui que
suit, je trouve, la sexualité gay en général, mais qui au cas par cas sera toujours un peu différent.

Et je reviendrai plus tard sur la « versatilité ».

Le sujet et l’objet

Je me suis demandé à quoi ça tenait, ce binarisme dans la sexualité gay. Pourquoi une sexualité queer et marginalisée finie avec des normes comme ça, très binaires et suivant des codes assez hétéros. Je me le suis demandé à force d’écouter les podcasts sur les masculinités des « couilles sur la table ». Je me le suis demandé parce que je ne suis pas sûr de vouloir toujours performer selon cette polarisation « bite-trous ». Parce que je ne suis pas sûr d’avoir envie que ma préférence en termes de pratique de la sodomie vienne décrire toutes mes autres pratiques sexuelles, et même me définir en tant que personne. Et parce que je ne suis pas sûr que ce schéma soit des plus en accord avec mes idées et mes valeurs politiques. Fait que d’abord, j’ai essayé de voir où est-ce que je me situais dans ce cadre.

Et dans ce cadre que certains appellent « homo-normatif », moi, je m’y retrouve plutôt bien. Si on me le demande et que j’ai pas envie de débattre sur le terme, je vais dire que je suis bottom. J’aime me faire enculer, j’aime sucer, j’aime qu’on s’occupe de moi et c’est même vrai que j’aime pas tant que mon partenaire se tourne trop vers mon sexe. Même si j’aime qu’on me le touche, qu’on le caresse ou autre, c’est pas des sensations qui viennent me transcender. D’abord, j’ai pensé que c’était juste de même que mon corps était fait, pas très « pénien ». Ensuite, j’ai réalisé que je suis pas le seul gars-cis qui aime plus être pénétré que pénétrant, pour qui se faire stimuler la bite, c’est pas un grand plaisir, comme ça semble l’être pour d’autres, genre les top et les gars hétéros (selon eux, en tout cas). Comment ça se fait qu’il y ait tant de gars homo pour qui c’est pas un grand plaisir de se faire stimuler par le sexe ? Attention, je ne veux pas dire que je recherche absolument à trouver du plaisir via ma bite, et que tous les hommes-cis devraient faire de même. Je suis, au contraire, plutôt heureux d’être un homme-cis qui trouve son plaisir sexuel autrement que par son sexe, alors qu’on m’a toujours fait comprendre qu’il serait mon unique zone érogène. Par contre, le fait est que je me masturbe en me stimulant la bite et que même quand je me fais fourrer, ça m’arrive de me masturber pour accroître mon plaisir, voir pour m’aider à atteindre l’orgasme. Alors pourquoi moi, j’aime me la toucher, même quand je baise, mais pas que les autres me la touche, même des personnes avec qui je peux partager une intimité fréquente et à qui je fais confiance.

Je me suis dit que c’est sûrement parce que tout tourne autour de la masculinité et surtout de notre rapport à celle-ci, pour nous les gars homo (ou du moins, beaucoup d’entre nous). J’ai l’impression que dans la sexualité gay que j’appellerais mainstream, celle promue par le porno, par exemple, tu peux prendre deux positionnements face à la masculinité. Le premier sera de performer sexuellement la masculinité (celle qu’on nous apprend à performer quand on est une personne assignée homme) et d’objectifier les hommes en en faisant des instruments pour atteindre le plaisir sexuel, en pénétrant, donnant l’impulsion du mouvement, voire en dominant sexuellement selon les envies. Et ça, pour le plaisir de l’autre partenaire, campé dans le second positionnement, qui jouira de cette masculinité en étant l’objet désiré. En d’autres mots, l’un sera sujet, prenant son plaisir au travers d’hommes qui seront objets pour lui. Et l’autre prendra justement plaisir à être objet, à être désiré, à exister dans le regard masculin, alors que les injonctions hétéronormées nous disent que ce n’est pas possible.

Tout est soit masculinité performée de manière très classique, soit érotisation de cette masculinité en désirant en être l’objet.

Et c’est probablement pour ça que les gars qui préfèrent être pénétrés (bottom et performant donc le rôle d’objet) kiffent moins que les personnes qui pénètrent (top et performant donc le rôle de sujet) se faire stimuler par le pénis. Parce que c’est pas de cette manière qu’a été érotisé l’autre. Genre, moi si j’y réfléchis, j’ai jamais fantasmé de me faire sucer, ou même branler. Par contre, j’ai fantasmé l’inverse, être celui qui donne des faveurs sexuelles pour la masculinité sujette. J’ai jamais fantasmé de me faire sucer, donc je ne vois pas pourquoi j’aimerais ça intrinsèquement. Je ne pense pas que le contact du pénis avec une bouche qui fait des va-et-vient avec un effet de succion soit nécessairement exquis pour la personne avec un pénis. Sûrement que c’est là que notre imaginaire vient jouer un rôle principal dans notre plaisir sexuel. Si l’idée de me faire sucer m’excite, quand je me fais sucer ça me plaît. C’est l’idée qui entraîne le plaisir, moins que la sensation physique.

Ce que je veux dire, c’est que se sont nos désirs et nos fantasmes qui créent nos pratiques. Un gars qui aime prendre fait pas juste prendre parce qu’il trouve ça agréable, mais parce que c’est comme ça qu’il souhaite interagir avec l’autre. Aimer être pénétré ou pénétrant découle surtout de notre rapport à notre masculinité et à la masculinité de l’autre. Nos attitudes sexuelles qui découlent de selon si tu te définis comme top ou bottom sont souvent perçues comme des états de nature, alors que ce sont, selon moi, des préférences construites selon comment nous vivons, performons et fantasmons la masculinité. Selon si on désire être objet ou se perçoit comme sujet.

Ça se vérifie, je trouve, dans les attentes d’expression de genre des top et des bottom. Il y a, en général, des attitudes passablement queerphobes, voir même sexistes et transphobes, dans les milieux gay mainstream. Par exemple avec les « no fem » (pas de mec efféminé) ou « masc only » (recherche juste gars masculin) qu’on peut voir sur Grindr ou d’autre applications de rencontres. La masculinité va généralement être plus encouragée que la féminité qui, elle, sera même parfois moquée ou discriminée. Mais si on classe les gars homo entre « top » et « bottom », il va y avoir beaucoup plus d’exigences de masculinité chez les top que chez les bottom. Le top doit représenter le masculin, pénétrant et dominant, pour pouvoir exercer cette dominance et cette pénétration sur le bottom objectivé. Les injonctions à la masculinité sont moins fortes pour un gars bottom, je trouve. Tu peux beaucoup plus facilement jouer avec les barrières du genre quand tu es bottom, tu y es même parfois encouragé.

Ça renverse un peu le schéma classique hétéro-normatif qui place plus d’attente sur la personne pénétrée (la femme, l’objet) que sur la personne pénétrante (l’homme, le sujet). Le top et sa masculinité sont fortement observés (et donc objet) par le bottom, ce qui le place, lui, en tant que sujet. Sûrement qu’on n’est pas réellement dans une dichotomie « objet-sujet », mais plus dans une performance qui tend à la reproduire. Le top servant de modèle de sujet et le bottom celui de l’objet, mais en réalité les deux sont sujets.

C’est là qu’on tombe dans une imitation presque caricaturale de l’hétéronorme. On (les gars homo) prend juste ce modèle, qui tend à nous opprimer, et on le copie. C’est un peu triste. Un peu triste, mais en même temps est-ce que c’est si pire de sexualiser la masculinité hégémonique ? Dans tous les cas, consentement est le seul mot d’ordre en matière de sexualité. Mais sans doute que je trouve ça important de questionner nos fantasmes qui ne viennent pas de nulle part et qui sont extrêmement politiques. Surtout quand ces fantasmes tournent autour de masculinités parfois toxiques et dominantes. Sans doute, c’est important de savoir quand on prend notre pied en érotisant la masculinité dominante, le masculinisme et le patriarcat. Parce que la frontière est mince entre jouer sexuellement avec les masculinités dominantes et les sacraliser dans la vie quotidienne. Je n’ai aucune envie de faire la promotion ou de favoriser des modèles oppressifs et violents.

Encore une fois, nos fantasmes ne viennent pas de nulle part et le fait de fantasmer la masculinité dominante non plus. Sûrement que dans un monde dénoué du patriarcat, on ne l’érotiserait pas et nos fantasmes autour de la domination ne tourneraient pas tant autour de la domination masculine, mais simplement autour de la domination d’une personne sur une autre.

J’ai pas envie, en écrivant ça, de critiquer la recherche et le plaisir de certaines personnes queer à jouer avec des codes heteronormés (je fais moi-même partie de ces personnes). Ces codes nous sont imposés et je trouve ça bien normal qu’on les prenne puis qu’on les plie et les torde pour s’amuser avec.

Mais ça veut aussi peut-être dire que ces codes nous prennent, qu’ils nous plient et nous tordent, pour nous conformer à eux.

(La parenthèse – versatile, véracité et sodomie.)

J’ai dit que je reviendrai sur les personnes « versa », je vais le faire ici, rapidement.

J’ai été la personne qui encule quelques fois, mais tellement peu que c’en est anecdotique, alors je ne sais pas ce que c’est de désirer être la personne qui pénètre de la même manière qu’être la personne qui est pénétrée. J’imagine que ça vient nettement brouiller le schéma de performance objet-sujet que j’ai décrit. Mais j’imagine aussi que ces gars vont venir switcher entre ces deux pôles de performance et ainsi tantôt désirer être objet et tantôt performer le sujet.

Surement que ce que j’avance aurait besoin d’être vérifié avec une étude sur le terrain en demandant à une palette de gars homo, bi et queer quelles sont leurs pratiques sexuelles, celles qu’ils performent et celles dont ils profitent. Puis voir comment les performances sont distribuées en fonction de leur rapport au sexe anal pénétratif, selon s’ils se disent top, bottom ou versatile. Puis, sans doute, ça donne matière à réfléchir sur la centralité, dans le sexe gay, de la sodomie. Ça donne matière à réfléchir sur comment tu fais si t’aimes pas la sodomie et que tu es gay et sûr à quel point c’est encore, peut-être, une imitation hétéro et de la centralité du coït penis-vagin.

– Fin de la parenthèse –

Aimer la masculinité, pour le meilleur et pour le pire.

Je sais que j’érotise la domination masculine. Je ne sais pas pourquoi, en suivant mon raisonnement, j’ai plus de désir à performer le rôle d’objet que celui de sujet. Peut-être qu’une adolescence à voir des hommes, aux codes sexistes et homophobes, regarder des femmes comme des objets m’a donné l’envie d’exister à travers leurs regards de cette même manière.

S’ils aimaient tant les femmes malgré leur sexisme et leur misogynie, pourquoi ne m’aimeraient-ils pas moi. Leur hétérosexisme et leur homophobie ne sont-ils pas tout aussi puants ?

Ce que je sais, c’est que j’y prends du plaisir, à jouer avec la masculinité, à en être la chose et l’objet. Je me sens parfois mal de fantasmer sur le muscle et le poil viril, ainsi que sur la force et même, parfois, sur la brutalité. Je peux me sentir confus de rechercher sexuellement un modèle masculin que je critique dans la vie de tous les jours. Mais c’est sûr que performance de domination sexuelle ne veut pas dire domination au quotidien, c’est aussi sûr que domination et consentement sont compatibles. Et puis, je crois que je suis plus à l’aise à désirer performer le rôle d’objet pour des masculinités sujettes maintenant que je vois ça comme un jeu de rôle. Et prendre du plaisir dans ce jeu n’a rien de mal, ce n’est qu’une dynamique sexuelle désirée. La seule chose qui me dérange, c’est que ce modèle et cette dynamique se dressent souvent au rang de norme, ou, du moins, ils sont perçus comme tel. « C’est normal : t’es bottom. » Il n’y a pas de « normal » là-dedans, mais juste des envies et des dynamiques qui découlent de nos désirs, de nos fantasmes et de nos liens avec la masculinité. Parce que, si on place cette dynamique sexuelle comme étant une norme (un pénétrant, masculin et dominant, face a un.e pénétré.e, feminin.e et soumis.e), on fait également de la masculinité hégémonique et de la domination masculine une norme, ce qui tend à légitimer la place du masculin au sein du patriarcat. Et ça, c’est loin des principes féministes et anti-oppressifs que je tiens à soutenir et à faire valoir.

Aussi, sûrement que ça me dérange moins d’érotiser la masculinité hégémonique et des masculinités toxiques maintenant que je perçois les mécanismes de cette homo-normativité sexuelle, de cette performance objet-sujet, ou de ce dualisme « bite-trous ». Parce que je trouve ça plus simple de pouvoir en sortir pour pouvoir explorer d’autres choses, et aussi plus simple de continuer à apprécier y être. C’est juste important de voir les bornes des normes de nos sexualités, et ce, même si on vit très bien l’existence de ces normes. C’est important de savoir qu’elles sont là et que d’autres, sûrement, ont plus de mal à s’y plier. Qu’elles sont liberticides et réductrices.

Les choses qui manquent cruellement dans les rapports gays, c’est du féminisme et de la déconstruction de genre. La reproduction du schéma hétéronormé, dans les dynamiques sexuelles gays, est mauvaise seulement parce qu’elle n’est pas questionnée, et que, comme dit plus haut, elle fait la promotion de ce schéma hétéronormé et avec ça la promotion de masculinités qui doivent cesser hors d’un contexte sexuel et consenti. Je ne pense pas qu’il y ai quoi que ce soit de malsain à jouer avec les codes hétéronormés qui nous sont imposés et implantés au plus profond de nos têtes dès le plus jeune âge. Au contraire, c’est, je trouve, un acte subversif de les utiliser et de les détourner. Mais peut-être l’est-ce encore plus de le faire tout en cherchant à percevoir ces codes, en nous-mêmes et dans nos comportements, pour les déconstruire et les transformer.

J’ai envie de finir en reprécisant que c’est important de réfléchir à nos pratiques sexuelles et à nos sexualités, ainsi qu’aux injonctions menaçantes de celles-ci, mais que, quand on est queer, nos sexualités et nos pratiques sont et restent, de fait, subversives. Elles font saigner le modèle hétéro-patriarcal de par leur simple existence.

Donc peu importe la manière dont on baise, peu importe la manière dont on s’aime : baisons-nous, aimons-nous, avec respect et consentement, pour voir mourir les modèles qui nous oppriment, pour les voir devenir obsolètes.

Avec Amour et Anarchie.

Quelques jours après avoir écrit ce texte, je suis tombé par hasard sur deux podcasts de « Camille », une série de podcasts qui aborde le thème de l’hétéronormativité. « Je te veux, moi non plus » et « Dans ton cul », en abordant les thèmes du consentement et des normes sexuelles, abordent également le sujet de la reproduction du schéma hétéronormé dans les sexualités queer. J’ai trouvé ça pertinent de les nommer ici étant donné qu’ils abordent des thèmes communs avec mon texte.

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Merci à toustes celleux qui m’ont lu et relu pendant l’élaboration de ce zine. Merci à leurs existences rassurantes. Merci à C, M et P pour les corrections.


Illustrations :

 Page 3 Artstronerd (https://www.instagram.com/artstronerd/)
 Page 4 Tom of Finland, œuvre sans nom, 1979
 Page 7 Image tiré du film Querelle de Rainer Werner Fassbinder, 1982.
 Page 8 Artstronerd (https://www.instagram.com/artstronerd/)
 Page 11 Artiste inconnue (si tu sais qui c’est, contactes-moi please)
 4éme de couverture Tom of Finland, Sportsmen.

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Pour tout retour, commentaires, ou critiques tu peux écrire à : edgih@@@riseup.net



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