les tanneries


Dijon : Programme de la bibliothèque des Tanneries (jan-fév 2011)

mis en ligne le 18 janvier 2011 - Infokiosque des Tanneries

Programme bibliothèque, cinéma, et cætera


Janvier-février 2011

Version mise en page disponible sur :
http://tanneries.squat.net/document...
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En guise d’introduction, en ce 14 janvier où Ben Ali fuit, nos pensées
vont aux révolté·e·s tunisien·ne·s et algérien·ne·s, à ceux et celles
qui se sont pris la répression de plein fouet et qui continuent à tenir
la rue, en espérant que leur énergie et leur rage puissent être
contagieuses, ici et ailleurs !

Par ici, ce mois, des initiatives, notamment une journée de mobilisation
le 29 janvier, s’annoncent pour faire face aux nouvelles avancées
sécuritaires incarnées par la LOPPSI 2. Voici pour l’heure un extrait de
communiqué du « Potager collectif des Lentillères », alors que s’y
édifiait une cabane marquée de LOPPSI 2 vs. Potager - on construit
toujours !
 :

« En sus des manifestations, actions et campements devant les mairies et
préfectures, il nous semble aussi qu’une des offensives les plus
pertinentes face à la LOPPSI 2 est de continuer à braver l’interdit haut
et fort, de multiplier les occupations et constructions sauvages et de
s’apprêter à les défendre. Il n’y a rien de nouveau au fait que l’État,
les mairies, et les propriétaires s’attaquent aux campements, squats,
habitats nomades et auto-constructions, et surtout aux modes de vies et
libertés qui vont avec (rappelons que la LOPPSI 2 vise aussi à densifier
le fichage, la vidéo-surveillance, la répression des contenus diffusés
sur internet...). Il est néanmoins certain qu’il faut s’opposer à cette
loi parce qu’elle cherche à accroître encore les possibilités
d’expulser, d’écourter les délais, et ce sans même qu’une plainte du
propriétaire soit nécessaire. A ce titre, son article 32 est un danger
pour tou·te·s celles/ceux qui s’organisent pour vivre, habiter, lutter,
cultiver autrement, pour tous les parias du marché de l’immobilier et
ceux/celles qui n’ont pas le choix, pour tout ce qui menace la propriété
privée, la main-mise du BTP et l’agro-industrie. La LOPPSI 2 montre
crûment qu’on ne peut espérer s’en sortir en construisant son
alternative, sa yourte, son squat ou son potager discrètement dans son
coin. Ce monde et sa logique nous rattrapent où que l’on se cache.
Pourtant rien n’est perdu, et même si la loi passe, son champ
d’application et l’arrogance des préfets dépendra fortement des
offensives et alliances que nous saurons constituer dans les semaines à
venir.
 »

À vous, à nous !


MERCREDI 19 JANVIER

16H Chantier collectif
Réparation de l’escalier et dégagement de l’espace archives.

18H Revue de presse
Blabla, Jusqu’ici, Outrage, Z, À corps perdu, Rebetiko,
Timult, Postillon...
De nouvelles revues politiques sont apparues ces dernières
années, brassant récits et élaborations théoriques, avec des
textes qui permettent d’alimenter les analyses et la critique
sociale, d’informer sur des luttes et d’en inspirer d’autres.
Lors du mouvement social sur les retraites, diverses
publications de contre-information sont nées, dans le feu de
l’action et face aux médias dominants, pour faire la liaison
entre les villes, entre les grèves. Nous vous proposons une fois
par mois des textes marquants issus de ces revues, de débattre
collectivement de leur contenu ou de confronter leurs
parti-pris.
Ce soir : Quatorze points sur l’insurrection, tiré du numéro 3 de "À
corps perdu, revue anarchiste internationale". Ce texte, sous
forme de courtes thèses critiques, part de l’idée que
« l’addition agitation-insurrection-révolution ne va plus de soi,
parce que l’aliénation diffuse permettra difficilement à ce
chemin de s’ouvrir, et que de toutes façons les hypothèses
révolutionnaires ont disparu du panorama international ». À
l’heure où se remettent en branle des formes de révolte qui
semblent faire écho d’un pays à l’autre, ces quatorze points
tentent néanmoins de mettre à jour de nouvelles méthodes pour
« recréer une intervention qui puisse à nouveau donner de
l’espace à la concrétisation d’un processus révolutionnaire ».

21H Le graphique de Boscop
Film français de Georges Dumoulin et Sotha, 1976.
Les années 70. Leur humour. Le café de la gare. Un ordinateur
qui digère l’opinion publique. Des tubes. Des éboueurs et des
prostituées. Le progrès mis en équation. Une diffusion
hebdomadaire dans un cinéma lyonnais chaque samedi minuit entre
1976 et 2010. Blouk Blouk.

VENDREDI 21 JANVIER

22H Über-all-styles-power-boum
Jusqu’au bout de la nuit !
Boum de soutien au journal local « Blabla », et au projet de
financement d’une petite sono légère et nomade !

MERCREDI 26 JANVIER

16H Chantier collectif
Classement, organisation des brochures de l’infokiosque, des
archives, de la bibliothèque.

18H Le prisme de la prostitution
De Gail Pheterson, Éditions L’Harmattan, 2003.
Ce soir, deux temps de réflexion autour de la prostitution,
thématique qui ouvre des débats denses, notamment au sein des
mouvements féministes, tant elle perturbe et interroge un
certain nombre de schémas convenus sur le rapport à la
sexualité, au travail, à l’État, à la répression, et plus
généralement aux processus de domination. Gail Pheterson est
psychologue, co-fondatrice du Comité International pour les
Droits des Prostituées et organisatrice du "Congrès mondial des
putains". Trouvant injustifiable que l’on réponde à la violence
des hommes en réglementant le comportement des femmes, l’auteure
est convaincue que le fait prostitutionnel, tel qu’il est abordé
dans nos sociétés, reflète, dans sa dimension victimisante, une
politique de contrôle social qui ne dit pas son nom : celui du
contrôle du corps des femmes, assujetties à un pouvoir dominant
(masculin). Ce contrôle s’opère par le cynisme qui entoure la
profession, et surtout par le stigmate de la putain, qui peut
être brandie devant chaque femme qui oserait se détourner de la
place que la société traditionnelle lui a réservée.

21H La putain de compile
Les Panthères Roses, 2006.
Une collection de court-métrages à propos de et faits par des
travailleuses et travailleurs du sexe, compilée par une
militante et pute, de Montréal, qui bossait dans Griselidis,
association communautaire de santé à Toulouse. Le tout est
sous-titré à la fois en anglais, français, et espagnol.

SAMEDI 29 JANVIER

11H Manif/action contre la LOPPSI II
Rendez-vous place du Bareuzai, au centre-ville de Dijon
Manifestation contre la LOPPSI 2 (cf. édito), au départ de la
place du Bareuzai à 11H, suivie d’un repas et d’ateliers
pratiques, pour la mise en place d’un réseau de solidarité et
d’action afin de neutraliser la loi.

MERCREDI 2 FÉVRIER

18H Rien À Signaler (R.A.S.) : féminisme & pornographie
Écoute collective.
R.A.S., c’est le moment ou une bande de meufs s’emparent de
l’antenne de Radio Dio (radio local stéphanoise) ; R.A.S., c’est
les regards de féministes sur le monde, c’est leurs mots sur ce
qui les touche ou sur ce qu’elles refusent de voir rester
invisible ; c’est une analyse de la situation presque
pédagogique, pour que tu ne puisses plus détourner les yeux !
Dans cette émission, elles nous parlent de porno, un peu par
goût de la provoc’, et surtout parce qu’elles ont des trucs à
nous apprendre...

19H Assemblée de l’Espace autogéré des Tanneries

21H Dirty Diaries
Courts-métrages produits par Mia Engberg, Suède, 2009.
Collection de courts métrages pornographiques destinés à offrir
un point de vue féminin provocant sur la sexualité des femmes,
ce projet est né après que Engberg et quelques-unes de ses amies
eurent réalisé Come Together pour le
Festival International du film de Stockholm. Il s’agissait d’un
court-métrage où chaque participante se filmait avec un
téléphone portable en train de se masturber ; il reçut beaucoup
de commentaires négatifs, surtout de la part des hommes, qui se
plaignirent que les actrices-réalisatrices n’étaient pas
attirantes. Pour la réalisatrice, c’était la preuve que les
films pornographiques exigeaient des actrices qu’elles servent
un public masculin. Elle a donc décidé de prendre les choses en
main et a produit cet OVNI pornographique...

MERCREDI 9 FÉVRIER

16H Chantier collectif

18H Maghreb : émeutes de la fin
Écoute collective d’Egregore, émission de radio de l’OCL.
Consacrée aux révoltes de janvier en Tunisie et en Algérie,
cette émission scrute à chaud ces explosions émeutières qui font
trembler les gouvernements et montre comment elles s’inscrivent
dans un bouillonnement de contestation constant sur les question
de la misère et des tarifs, du logement, des libertés
politiques. Elle revient aussi sur la manière dont la domination
post-coloniale continue à structurer le destin des populations
du Maghreb et sur la fin possible de ces modèles politiques.

21H Algérie : un peuple sans voix, une terre en deuil
Film français de Malek Bensmail, 2002.
Ce film constitue, à travers des archives et des entretiens, une
enquête dans les coulisses du pouvoir, de l’opposition et au
cœur de la société algérienne et de la tragédie des années 90,
dans laquelle près de 150 000 personnes auraient trouvé la mort.
La première partie, Un peuple sans voix, couvre la période
1988-1991 : de la crise économique et des émeutes sociales aux
élections législatives qui couronnent la montée du Front
Islamiste du Salut. La seconde partie, Une terre en deuil, part
de l’assassinat du président Boudiaf en 1992 et explore dix ans
de guerre civile et l’étrange relation entre le pouvoir et les
forces islamistes, avec la complicité de certaines puissances
étrangères. Quels sont les responsables de cette tragédie ? Qu’y
ont joué les puissances internationales ? Où vont les richesses
du pays (gaz, pétrole) ? Un récit nécessaire pour comprendre les
tenants et aboutissants de la contestation sociale aujourd’hui
en Algérie.

DIMANCHE 13 FÉVRIER

13H Activités extra-muros...
... au potager !
Dans le cadre des « rendez-vous d’hiver du potager collectif des
Lentillères » (rue Philippe Guignard), opération « adoption des
premiers semis » : préparation de semis sous châssis ou à faire
germer à la maison !
Le tout sera suivi, à 18h, d’une assemblée potagère sur le thème
suivant : « comment s’organiser pour le printemps ? » et d’un
atelier théorique intitulé « agro-écologie : le labour, une
erreur vieille comme l’humanité ».

MERCREDI 16 FÉVRIER

16H Chantier collectif
Mur d’escalade

18H Hémisphère gauche
De Razmig Keucheyan, Éditions la découverte, 2010.
Quelles sont ces théories qui accompagnent l’émergence des
nouvelles luttes sociales ? En quoi se distinguent-elles de
celles qui caractérisaient l’ancien mouvement ouvrier : le
marxisme, l’anarchisme, le keynésianisme, le tiers-mondisme et
le libéralisme de gauche, par exemple ? Quels sont leurs
courants, leurs tendances, leurs innovations ? Hémisphère gauche rend compte avec pédagogie de la grande diversité de ces
nouvelles théories critiques : marxisme et post-marxisme,
théorie post-coloniale, cultural studies, théorie de la
reconnaissance, théorie queer, post-structuralisme, théorie de
l’anti-pouvoir, néo-spinozisme, etc. Il montre également l’unité
qui sous-tend ces différents courants de pensée, qui résulte de
ce qu’ils sont tous le produit des défaites subies par les
mouvements de contestation des années 1960 et 1970. La lecture
de ce soir introduira un certain nombre de ses approches, à la
manière dont elles peuvent alimenter nos perspectives
stratégiques et ouvrira une discussion sur le type de liens que
nous souhaitons entretenir entre approches théoriques et luttes.

21H L’incinérateur de cadavres
Film de Juraj Herz, République Tchèque, 1969.
Situé dans les années 30, l’histoire d’une personne qui se
laisse influencer par l’idéologie nazi et agit dans l’idée que
l’incinération aide à apaiser la souffrance du monde. Un film
sur l’endoctrinement, entre horreur et comique, jugé indésirable
par le régime, retiré directement après la première et sorti des
placards seulement 20 ans plus tard.
Suivi de courts métrages :
Obscurité/Lumière/Obscurité
République Tchèque, 1989.
Un homme qui se construit petit à petit pour finir par
se constituer en prisonier.
Ainsi que :
Dimensions du dialogue
De Jan Svankmajer, 1982.
Une image métaphorique de trois dialogues possibles,
avec plusieurs lectures et significations.


Tous les mercredis à partir de 15h, l’espace autogéré ouvre sa
bibliothèque, son infokiosque, sa zone de gratuité… et vous convie, à
18h, à des lectures, présentations et débats autour des ouvrages
ci-mentionnés.

Ensuite, c’est apéro et auberge espagnole (chacun·e amène de quoi boire
et manger - sans viande, svp), puis à partir de 21h, c’est ciné !

…sans oublier, chaque premier mercredi vers 19h, la « réu activités » de
l’espace autogéré, moment de choix pour qui souhaite s’impliquer dans
les projets existants ou amener de nouvelles idées !

Espace autogéré des Tanneries
13-15-17, bd de Chicago,
21000 Dijon
http://tanneries.squat.net/