BROCHURES

Quelques textes autour de la lutte contre les Centres d’Identification et d’Expulsion
[Italie - novembre 2012/avril 2013]

Depuis longtemps déjà, plusieurs quotidiens nationaux et locaux crient au scandale à propos des conditions de vie auxquelles sont soumis les retenus des CIE [Centres d’Identification et d’Expulsion]. À moins de vivre dans une bulle, tous sont informés de l’infâme réalité de ces lieux. Mais pas seulement. Les voix qui se lèvent ne se réduisent pas à la dénonciation de l’invivabilité, à la demande d’une amélioration des conditions hygiénico-sanitaires, aux accusations de violences auxquelles sont soumis les détenus. De plusieurs côtés parvient l’évocation de la fermeture des CIE, pas seulement la campagne LasciateCIEntrare (Laissez-nous rentrer) lancée par quelques journalistes de gauche, mais dans quelle direction vont ces propositions abolitionnistes ? Certainement pas vers un monde sans frontières. En outre, même si ces propositions légalistes de fermer les CIE passaient d’absurdes à écoutées, pensons-nous qu’il soit opportun d’attendre que cela arrive ? Si l’État décide de fermer les CIE, il ne le ferait qu’après s’être donné de nouveaux et plus fidèles instruments pour le contrôle et la répression des flux migratoires. L’unique manière de créer une faille irréparable dans le système d’oppression qui génère les CIE est celui de brûler définitivement et d’un coup la possibilité de l’existence même de ces lieux, et de multiplier les rapports subversifs qui se créent dans les fissures de la forteresse sociale.