Ceci n’est pas une thèse. Car une thèse non seulement s’écrit de sang froid et avec toutes les précautions littéraires d’usage, mais encore nécessite une accumulation de références et de données plus ou moins statistiques à quoi je m’en voudrais de sacrifier le mouvement de révolte et de fureur qui me dicte ce texte. De plus, l’ancien public des thèses, désertant toute réflexion prolongée, se complait aujourd’hui dans la lecture des multiples « Digest » en circulation et dans le récit des intrigues sentimentales, diplomatiques et policières qu’une presse rompue à toutes les ignominies lui sert, chaque matin, avec le déjeuner.
Georges Henein (17 Août 1945)
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Prestige de la terreur
23 janvier 2013, par Georges Henein -
Le Principe Anarchiste
6 janvier 2013, par Pierre Kropotkine« Regardez autour de vous. Qu’en est-il resté de tous les partis qui se sont annoncés autrefois comme partis éminemment révolutionnaires ? - deux partis seulement sont seuls en présence : le parti de la coercition et le parti de la liberté ; Les Anarchistes, et, contre eux, - tous les autres partis, quelle qu’en soit l’étiquette.
C’est que contre tous ces partis, les anarchistes sont seuls à défendre en son entier le principe de la liberté. Tous les autres se targuent de rendre l’humanité heureuse en changeant, ou en adoucissant la forme du fouet. S’ils crient « à bas la corde de chanvre du gibet », c’est pour la remplacer par le cordon de soie, appliqué sur le dos. Sans fouet, sans coercition, d’une sorte ou d’une autre, - sans le fouet du salaire ou de la faim, sans celui du juge ou du gendarme, sans celui de la punition sous une forme ou sur une autre, - ils ne peuvent concevoir la société. Seuls, nous osons affirmer que punition, gendarme, juge, faim et salaire n’ont jamais été, et ne seront jamais un élément de progrès ; et que sous un régime qui reconnaît ces instruments de coercition, si progrès il y a, le progrès est acquis contre ces instruments, et non pas par eux.
Voilà la lutte que nous engageons. Et quel jeune cœur honnête ne battra-t-il pas à l’idée que lui aussi peut venir prendre part à cette lutte, et revendiquer contre toutes les minorités d’oppresseurs la plus belle part de l’homme, celle qui a fait tous les progrès qui nous entourent et qui, malgré dela, pour cela même fut toujours foulée aux pieds ! »
Extrait des Temps nouveaux N° 67, 1913.
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Paroles de retenus depuis la prison pour étrangers de Vincennes
5 novembre 2012, par AnonymeNous avons (...) entretenu un contact régulier avec des retenus pendant plusieurs mois. Cette pratique nous est en effet apparue comme essentielle dans le cadre d’une lutte contre les centres de rétention (...).
Être régulièrement en contact avec les retenus permet tout d’abord de faire sortir leur parole de ces lieux d’enfermement, sans la médiation des associations qui collaborent à l’intérieur ou de celle des flics. (...) Relayer la parole des retenus est un moyen d’estomper le flou entretenu autour de ces lieux et d’être au courant des luttes à l’intérieur, nous laissant la possibilité de les soutenir.
Le contact avec les retenus nous permet de plus de les informer des luttes à l’extérieur, ainsi que de celles dans les autres CRA. C’est donc une source de motivation réciproque, qui brise le mur entre l’intérieur et l’extérieur et permet de se sentir moins isolés, dedans comme dehors.
Enfin, ces conversations régulières et les récits qui en ressortent nourrissent tout simplement notre critique de l’enfermement, des frontières, et du système qui va avec.
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La Psychopathologie du Travail
12 octobre 2012, par Penelope Rosemont« La dépersonnalisation et l’aliénation de nos plus profonds désirs nous sont inculquées dès l’enfance par l’école, la religion, le cinéma, la télévision, et atteignent bientôt un point où le désir individuel n’est plus seulement un système de contradictions, mais une marchandise comme toute les autres. La « vraie vie » semble toujours être juste un peu au-delà de ce qu’un salaire hebdomadaire et une carte de crédit peuvent offrir, de manière à ce qu’elle soit reportée indéfiniment. »
[Extrait de « Une brève fulmination contre le travail », in Surrealist Experiences : 1001 Dawns, 221 Midnights (2000). Publié dans le journal américain Green Anarchy N°15, Hiver 2004. -
Punks versus État socialiste : RDA, années 80
12 septembre 2012, par Collectif« Une perspective sans perspective, un paysage d’apocalypse qui ne me laissait entrevoir aucun espoir de réaliser mes désirs ou mes aspirations, mais qui m’offrait à la place l’amitié indestructible de
l’Union soviétique, l’unité du Peuple et du Parti, l’unité du Parti et de l’état, et le futur comme un présent sans fin. »Voir aussi :
Expériences est-allemandes dans les années 80
(Too much future vol.1) -
La planète malade
3 août 2012, par Guy DebordLe texte La planète malade a été rédigé en 1971 pour paraître dans le numéro 13 de la revue Internationale situationniste, qui n’a jamais été publié. La planète malade a été publié la première fois en 2004.
« Une société toujours plus malade, mais toujours
plus puissante, a recréé partout concrètement le
monde comme environnement et décor de sa
maladie, en tant que planète malade. Une société
qui n’est pas encore devenue homogène et qui
n’est pas déterminée par elle-même, mais toujours
plus par une partie d’elle-même qui se place au-dessus d’elle, qui lui est extérieure, a développé un mouvement de domination de la nature qui ne s’est pas dominé lui-même. » -
Petit manuel anarchiste individualiste
9 juin 2012, par E. ArmandEtre anarchiste c’est nier l’autorité et rejeter son corollaire économique : l’exploitation. Et cela dans tous les domaines où s’exerce l’activité humaine. L’anarchiste veut vivre sans dieux ni maîtres ; sans patrons ni directeurs ; alégal, sans lois comme sans préjugés ; amoral, sans obligations comme sans morale collective. Il veut vivre librement, vivre sa conception personnelle de la vie. En son for intérieur, il est toujours un asocial, un réfractaire, un en dehors, un en-marge, un à-côté, un inadapté. Et pour obligé qu’il soit de vivre dans une société dont la constitution répugne à son tempérament, c’est en étranger qu’il y campe.
1er juillet 1911 -
Le privilège cissexuel
23 novembre 2011, par Julia SeranoCe texte de Julia Serano constitue le chapitre 8 de son livre "Whipping girl, a transsexual woman on sexism and the scapegoating of femininity", paru en 2007. Il s’agit là de sa première édition publiée en français.
Dans son livre, Julia Serano part en partie de sa vie pour tirer une analyse politique féministe de la situation des femmes trans dans la société occidentale et les milieux féministes et LGBT. Elle défend la thèse que les femmes trans, avant de subir des formes évoluées de transphobie, sont le plus souvent les cibles du sexisme traditionnel et de la misogynie banale et parfois insidieuse qui sévit historiquement dans nos sociétés et milieux. Elle propose donc, avant de partir en guerre contre de nouveaux systèmes d’oppression, de revoir en profondeur nos rapports à la féminité et à sa (dé)valorisation. Elle propose de nouveaux cadres de réflexion, via une remise en cause radicale des comportements misogynes et des perceptions des féminités.
Dans ce chapitre, elle s’attarde sur les privilèges cissexuels ainsi que sur les mécanismes que les personnes cissexuelles mettent en place pour justifier et maintenir leurs privilèges. L’idée est de mettre en lumière un statut opprimant (en l’occurrence, le statut cis), pour l’étudier et en comprendre les fonctionnements. Ce qui permet, pour une fois, de ne pas placer les personnes transsexuelles comme objets d’étude, mais à l’inverse de mettre les personnes cissexuelles et leurs comportements sous la loupe d’une analyse matérialiste visant à questionner la norme.
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Pourquoi faudrait-il punir ?
15 mars 2011, par Catherine Baker"La punition est-elle nécessaire à la justice ?
Le droit pénal, par définition, est fondé sur la peine. Une peine est une souffrance qu’on inflige. Est-ce bien de faire du mal à quelqu’un ?
Est-ce intelligent ? Utile ? À qui ?
Personne n’ose plus dire que la prison permet aux bandits de s’amender.
Elle ne sert qu’à une seule chose qu’elle réussit d’ailleurs fort bien : punir. Même les plus timides réformateurs se heurtent à cette évidence, adoucir les cruautés de l’incarcération s’oppose forcément à son principe : elle est une peine, elle est faite et uniquement faite pour punir le coupable, pour lui être pénible.
Pourquoi punir ?"Le texte intégral est téléchargeable ici : http://tahin-party.org/baker.html
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Postface à l’édition castillane de "C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis !"
19 avril 2010, par Alessi Dell’UmbriaC’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis !, sorti au pritemps 2006, est un livre traitant des émeutes qui ont eu lieu en France en octobre-novembre 2005.
L’auteur, Alessi Dell’Umbria, n’est ni sociologue ni journaliste. Son livre, aux
propos incisifs, replace les événements de l’automne 2005 dans le contexte
d’une désintégration sociale et d’un renforcement de l’Etat-Léviathan. Il met
également en évidence ce qui a fait la force de cette révolte quand des
centaines de groupes se sont organisés pour s’affronter avec l’Etat. Sans
mot d’ordre, mais en frappant juste ; sans délégation ni organe de liaison,
mais communiquant entre eux à travers leurs actes ; une partie de la
jeunesse pauvre du pays s’est identifiée à un sort commun et a fait preuve
de solidarité loin de toute prose idéologique.
Sans discours moralisant ou victimisant, l’auteur s’adresse d’égal à égal aux
révoltés des banlieues pauvres.Dans le texte présenté ici, issu d’une postface rédigée pour l’édition castillane de C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis !, il revient de manière auto-critique sur son livre et en profite pour développer quelques points.