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Sur l’intérêt des manifs sauvages Exemple de quelques balades parisiennes contre la machine à expulser (déc. 2009 - fév. 2010)

mis en ligne le 25 février 2010 - anonymes

Depuis quelques temps s’organisent des petites manifestations “sauvages” contre la machine à expulser et en solidarité avec les inculpés de la révolte de Vincennes.

Le principe est de faire tourner de bouches à oreilles (c’est-à-dire en évitant les moyens de flicage moderne que sont internet et le téléphone portable) un lieu et une heure pour partir se balader. S’en suit pendant une heure ou deux une déambulation de plusieurs dizaines de personnes dans les quartiers populaires : banderole, occupation de la chaussée, mégaphone, slogans, diffusion massive de tracts et discussions avec les voisins et les passants, collage massif d’affiches, nombreux tags venant redécorer les murs...

On peut rapidement s’apercevoir que d’être même une petite vingtaine seulement donne une force non négligeable. La flicaille, même si elle comprend plus ou moins rapidement ce qui se passe, a de grandes difficultés à intervenir du fait qu’elle ne peut souvent pas mettre en place le dispositif adéquat rapidement. La détermination des manifestants ne l’aide pas non plus. A l’opposé, quand on voit les dispositifs qu’elle est prête à déployer lors de manifestations annoncées publiquement — autorisées ou non —, on peut se dire que le mode d’action “balade offensive” est peut-être intéressant à reproduire et à se réapproprier en toutes occasions...

Reprenons la rue !

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Balade à Belleville contre les expulsions et les enfermements

Samedi 12 décembre 2008, par un froid après-midi, nous nous sommes retrouvés autour de la banderole « Liberté pour tous avec ou sans papiers ».

À une trentaine, nous avons collé, diffusé et taggué dans les rues autour de Belleville, Couronnes et Ménilmontant : des tracts et des affiches contre la machine à expulser et en solidarité avec les inculpés de l’incendie de Vincennes (par exemple le texte « Brûlons les frontières »).

Quelques tags ont été laissés sur les murs ou les vitrines des banques : « Balance des sans-papiers ». L’air s’est réchauffé aux cris de « Pierre par pierre, mur par mur, détruisons les frontières et les prisons », « Liberté pour tous avec ou sans papiers », « Feu, feu, feu aux centres de rétention ».

Au plaisir de se retrouver dans la rue…

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Paris : Barbès-Goutte d’Or, balade contre la machine à expulser et toutes les prisons

Nous saluons l’initiative de la mairie du 18e qui à l’occasion des fêtes de Noël a délaissé les décorations criardes pour des inscriptions au contenu chaleureux sur les banques (BNP boulevard Barbès et La Poste de la Goutte d’Or) et autres bâtiments comme « Feu à toutes les prisons », « La Poste balance les sans-papiers », « La BNP balance les sans-papiers aux keufs », « Les flics sont des porcs », « Guerre immobilière = guerre aux pauvres » sur les murs d’un marchand de biens, « Flics porcs assassins » sur l’école en face du commissariat de la Goutte d’Or et une vingtaine d’autres.

À l’occasion de cette ballade nous avons collé les affiches « Pour des cendres de rétention », « Solidarité avec les inculpés de Vincennes », « Beau comme un centre de rétention qui flambe », etc. Nous avons crié les slogans « Liberté pour tous avec ou sans papier », « Feu feu feu aux centres de rétention », « Pierre par pierre nous détruirons toutes les prisons », « Flics porcs assassins », slogans repris à de nombreuses reprises par les passants. Des tracts comme « Brûlons les frontières », « Pourquoi nous sommes contre toutes les prisons » et « La grande loterie des camps » ont été distribué par milliers.

Après Belleville et Barbès parions que l’initiative sera reprise dans d’autres quartiers et d’autres villes !

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Montreuil 9 janvier : balade en solidarité avec les inculpés de Vincennes et contre toutes les prisons

Malgré la défection des masses montreuilloises (il faisait froid) une petite vingtaine de personnes ont redécoré le métro, les rues et les banques de Montreuil avec des centaines d’affiches et des dizaines de tags pendant deux heures samedi 9 janvier 2010. Cette balade s’inscrit comme les précédentes à Barbès et Belleville dans le cadre des nombreuses actions de solidarité avec les inculpés de Vincennes et contre la machine à expulser et l’enfermement.

De fait à une vingtaine nous pouvons reprendre la rue quelques heures et assumer collectivement différents modes d’action qu’il serait plus difficile d’avoir tout seul.

Prochaine balade le …

Quelques tags : « La BNP balance les sans-papiers », « Feu au capital ! », « Feu à toutes les prisons ! », « La CGT expulse les sans-papiers de la Bourse du travail - on n’oublie rien », « 100 papiers 1000 feux ! », « Non aux expulsions ! », « Avec ou sans papier liberté pour tous ! »

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Paris, 22 janvier 2010 : Balade du vendredi, en solidarité avec les inculpés du centre de rétention de Vincennes

Voilà vite fait :

Dans l’après-midi, près d’une quarantaine de personnes se sont retrouvées derrière une banderole « Fermeture des centres de rétention », sans qu’aucun appel public n’ait été lancé, dans le 13e arrondissement de Paris, pour une petite balade offensive…

Pendant environ une heure, la balade a traversé plusieurs rues du 13e, criant joyeusement des slogans hostiles aux centres de rétention et à l’enfermement en général, affirmant la liberté pour tous, avec ou sans papiers.

Des dizaines d’affiches appelant à la solidarité avec les inculpés du centre de rétention de Vincennes ont été collées, de nombreux tags ont été faits à la bombe de peinture et au marqueur, sur les mêmes thématiques (solidarité avec les sans-papiers, contre les centres de rétention et toutes les prisons, etc.).

Au bout d’un moment, la flicaille a commencé à rappliquer, une, puis deux, puis trois voitures, ça commençait à devenir de moins en moins simple de continuer, la balade a donc traversé l’université de Tolbiac / Paris I pour ressortir de l’autre côté et finir par se disperser dans le métro, après avoir traversé une galerie commerciale en continuant de crier des slogans (effet garanti).

Aucun contrôle d’identité, aucune interpellation.

Tout cela s’est déroulé bien sûr dans le cadre de la semaine de solidarité avec les sans-papiers qui passent en procès les 25, 26 et 27 janvier 2010 au TGI de Paris (métro Cité)

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Une balade à Paris contre la machine à expulser et ses acteurs

Ce samedi 6 février une trentaine de personnes se sont rassemblées derrière la belle banderole « Sabotons la machine à expulser ! Liberté pour tous » et ont animé les rues des quartiers La Chapelle, Gare de l’Est, Magenta et Château d’Eau en criant « Avec ou sans papier, liberté pour tous », « Dans les transports, dans les quartiers, arrêts des rafles et des expulsions », « Pierre par pierre, mur par mur, détruisons les centres de rétention (et toutes les prisons !) », etc.

De nombreux tags et pochoirs ont été posé sur les vitrines et les murs des nombreuses entreprises qui s’enrichissent en toute tranquillité de par leur participation à la machine à expulser : Bouygues, La Poste, la BNP, Carlson Wagonlit, Ibis, etc.

Une jolie affiche reprenant le verso du tract corrigé a été collé tout le long du parcours et ce même tract a été distribué par centaines aux passants et commerçants que nous croisions.

Le parcours de cette balade avait été préparé en vue de rendre visite à ces entreprises qui se distinguent par leur effort bien rémunéré dans la rétention, l’enfermement et l’expulsion des sans-papiers. Toute une logistique dont l’État ne peut se passer et qu’il sous-traite à ces boîtes pour leur plus grand bien. C’était sensiblement le même parcours que celui prévu pour la manifestation publique du 23 janvier dernier partant de République et qui avait été sabordée par une horde de civils pressés de distribuer coups et insultes.

Aujourd’hui parce que le rendez-vous n’était pas public il n’y avait pas de dispositif policier sur notre chemin et les quelques agents que nous avons croisé n’ont pas pris la peine d’intervenir pour nous empêcher de continuer notre balade. L’ambiance était somme toute bonne enfant. Nous avons donc fini par une rapide visite à la boutique de la Croix Rouge de la rue Albert-Thomas proche de la place de la République dont les employés avaient fait preuve d’un zèle — républicain ! — en distribuant des coups et en insistant auprès de la police pour porter plainte et témoigner contre cet abominable collage d’affiche sur leur vitrine le 23 janvier dernier.

Ce 6 février nous les avons donc gratifié des tags : « Collabos ! », « Non aux rafles ! » et « La Croix Rouge gère les camps en Italie » et de quelques affiches. Puis nous sommes repartis tranquillement ensemble discuter des suites à donner à cette balade.

Cette forme d’action a l’avantage de ne pas trop exposer ses participants à la répression, d’être assez souple pour laisser place à quelques improvisations et de porter bruyamment un discours clair sur la politique de « gestion des flux migratoires » en reprenant momentanément la rue. Il y en aura donc d’autres !

Rappelons que le procès des inculpés de la révolte de Vincennes continue au TGI de Paris à Cité les lundi mardi et mercredi des deux prochaines semaines.

Relaxe des inculpés de la révolte de Vincennes !
Destruction des centres de rétention !
Liberté de circulation et d’installation !
À bas toutes les frontières !



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