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En grève jusqu’à la retraite ! Recueil de textes

mis en ligne le 3 décembre 2010 - anonymes

Que nous ayons l’espoir de nous retrouver un jour enfin à la retraite, ou, au contraire, que nous ayons la certitude que nous n’en aurons jamais, une chose est sûre : ce que nous voulons c’est simplement être en grève jusqu’à la retraite ! Car nous ne voulons plus trimer, nous ne voulons plus nous faire exploiter, ni survivre avec les miettes que nous laissent les patrons et l’état. Au contraire, nous voulons détruire le Capital et ses flics, pour que d’autres possibles s’ouvrent à nous, pour que des horizons nouveaux se dessinent...

L’État et les patrons ne comprennent qu’un langage : grève, blocage, sabotage

18 octobre — turbin ((AA))riseup.net

Depuis plusieurs jours de multiples initiatives fleurissent partout : blocages de lycées, de gares, de raffineries, d’autoroutes, occupation de bâtiments publics, de lieux de travail, de centres commerciaux ; coupures d’électricité ciblées, saccages de permanences électorales et de mairies…

Dans chaque ville, ces actions viennent intensifier le rapport de force et montrer que nombreux sont ceux qui ne se satisfont plus des formes d’actions et des mots d’ordre imposés par les directions syndicales. En région parisienne, parmi les blocages de lycées et de gares, les grèves dans les écoles primaires, les piquets d’ouvriers devant les usines, des assemblées interpro et des collectifs de luttes se tiennent pour tenter de casser l’isolement et les séparations catégorielles. Leur point de départ : l’auto-organisation pour répondre à la nécessité de nous approprier nos luttes sans la médiation de ceux qui prétendent parler au nom des travailleurs. Nous sommes nombreux à ne pas nous organiser selon les formes traditionnelles de la grève sur un lieu de travail et pour autant à vouloir contribuer au mouvement général de blocage de l’économie. Car ce mouvement est aussi une occasion pour aller au delà de l’unique problématique des retraites, poser la question du travail, développer et construire ensemble une critique de l’exploitation.

À partir de ces questionnements, nous avions, ce samedi, décidé d’occuper l’Opéra Bastille. Il s’agissait de perturber une représentation retransmise en direct à la radio, jouer les troublions dans un lieu où circule la marchandise culturelle et d’y organiser une assemblée. Nous nous sommes donc retrouvés à plus d’un millier place de la Nation autour des banderoles «  Les patrons ne comprennent qu’un langage : grève, blocage, sabotage » et « Contre l’exploitation, bloquons l’économie » avec aussi l’envie de déborder le cadre étroitement délimité de la manif syndicale. Nous avons remonté la fin du cortège à contresens afin de rejoindre le lieu de l’action, pour nous retrouver finalement en manifestation libre bien qu’entourés d’un dispositif policier imposant. Assez rapidement, plus d’une centaine de flics en civils aidés par le service d’ordre des syndicats ont scindé le cortège en deux, empêchant un certain nombre de personnes de nous rejoindre. À coups d’œufs et de pétards, nous avons autant que possible éloigné la flicaille de notre manif et accessoirement laissé quelques traces sur notre chemin. Rappelons au passage à ceux qui ne trouvent rien de mieux à faire que de spéculer sur des policiers infiltrés à partir des images volées par les journaflics, qu’il n’est pas question de pleurer sur deux vitrines de banques dont l’attaque ne constitue qu’une faible réponse à la violence du capital.

À l’arrivée à Bastille, pression policière et confusion aidant, seule une cinquantaine de personnes ont finalement pénétré dans l’opéra tandis que les autres choisissaient de se disperser. Les flics qui s’étaient déployés sur la place sont parvenus à arrêter une quarantaine de personnes qui ont été emmenées en garde à vue dans plusieurs commissariats. Lundi soir, la plupart ont été libérées, mais au moins 5 autres ne le sont pas et passent devant le juge ce mardi et seraient inculpées d’attroupement armé et dégradations en bande organisée. Comme toujours, le pouvoir fait le choix de taper vite et fort, espérant accentuer ou créer des séparations (entre syndicalistes raisonnables et «  jusqu’au-boutistes », entre lycéens et casseurs…) et briser tout ce qui participe à faire émerger un véritable rapport de force contre l’état et les patrons. La police dégaine flashball et tonfas contre les lycéens un peu trop énergiques ; les ouvriers des raffineries subissent les assauts des flics mais aussi les menaces directes de poursuites et de réquisition par le préfet ; les manifestants énervés qui auront décidé de ne pas se disperser dans le calme risquent la prison ferme comme à Saint-Nazaire. Depuis le début du mouvement, plus de 1 000 personnes ont déjà été interpellées...

La multiplication des initiatives échappant aux traditionnels fossoyeurs des luttes apporte un démenti clair à tous ceux qui voudraient isoler des moutons noirs et empêcher la contestation de remettre en cause ce qui est quotidiennement accepté, au-delà du nombre d’années de cotisation. Ces actions nous permettent d’entrevoir la possibilité d’un mouvement où les luttes corporatistes sont dépassées, où les bureaucrates perdent pied, où la lutte ne se limite pas à de prétendus acquis.

Il Y A BIEN PLUS À PRENDRE QUE CE QU’ON VEUT NOUS FAIRE CROIRE !
ARRÊT DES POURSUITES.
LIBERTÉ POUR TOUS...

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Quelle est cette vie ?

17 octobre — proletairesenavant((AA))hotmail.fr

Quelle est cette vie ? lorsque c’est la violence du réveil qui te tire du lit, lorsque tu passes de longues heures dans les transports, au boulot. À devoir subir les chefs, le bruit des machines, la luminosité d’un écran, à courber l’échine, à devoir être rentable. Lorsque ton corps se détruit, que mal de dos, de ventre, d’articulations, d’oreilles … te rappellent qu’il n’est pas une machine dont une défaillance quelconque se résout par un remplacement d’une pièce neuve. Nos organes seront défectueux à jamais, alors bonjour les médocs et autres saloperies médicinales qui te détruiront encore un peu plus, te pourriront le reste de l’existence… une existence d’esclave salarié.
Le caractère étranger du travail apparaît nettement dans le fait que dès qu’il n’existe plus de contrainte économique, physique LE TRAVAIL EST FUI COMME LA PESTE.

Voilà la réalité, que parfois tu te caches à toi-même : tu vantes les mérites du travail en public, te complais dans ce que tu fais, alors que tu sais au fond de toi qu’il te détruit et que tu voudrais vivre sans ce fardeau.

Bizarre quand même ! La dictature de l’économie qui t’oblige à te vendre pour survivre se transforme en une servitude volontaire : tu proclames que le travail est nécessaire ! Alors écoute ton corps et comprends que le capital te fait jouer un rôle, jusqu’à sentir ton corps se délabrer et savoir que jamais tu ne pourras profiter pleinement de la vie, jusqu’en crever comme tes collègues que tu connaissais si bien et morts des « suites d’une longue maladie ».

Que l’on travaille jusqu’à 60, 62 ans ou plus encore, ce qui est en cause c’est le travail lui-même !

Aujourd’hui, dans cette manifestation tu crois que les choses peuvent changer, que le nombre, le bruit, les couleurs, les flonflons suffiront pour que cette loi qui aggrave nos conditions de vie soit annulée. Or ce nombre n’est pas la force, c’est du vent. « Nos » dirigeants syndicaux, politiques de gauche nous comptent, parce que pour eux, nous ne sommes qu’une masse de manœuvre pour faciliter leur retour aux affaires, un vulgaire marchepied. Parvenus là, que changeraient-ils à cette loi ? Rien ! Parce que cette société régie par le profit impose dictatorialement l’allongement du temps de travail, impose une exploitation toujours plus accrue de la force de travail. Notre riposte n’étant pas à la hauteur des attaques subies, il n’y a aucune raison pour que les bourgeois ne continuent pas dans la voie de l’austérité !

Le programme des bourgeois à l’échelle du monde est clair :
Tu dois trimer toujours plus, toujours plus longtemps, tout en fermant ta gueule !

Mon ami, mon camarade, mon collègue de travail ce que l’on t’a mis dans la tête, c’est le fatalisme. De croire que tu ne peux rien, sinon glisser éventuellement un bulletin de vote dans une urne, en clair ne rien faire pour que les choses changent radicalement. Ne faisons en rien confiance à ceux qui parlent en notre nom pour que notre exploitation se perpétue. Ne leur déléguons pas notre force, car nous savons d’expérience qu’ils sont prompts à nous vendre au plus offrant, copains comme cochon avec les gouvernants.

Tu pourrais être une force active, qui change le monde. Aujourd’hui en acceptant les principes de cette manifestation, tu restes dans le rôle de l’éternel râleur qui se fait manipuler. Gueule tant que tu veux ! Tu délègues ta force alors que le pouvoir est en toi. Ton pouvoir qui dort, absorbé par la routine — métro-boulot-télé-dodo — par l’isolement et le repli sur soi, par la croyance que seuls des sauveurs suprêmes sont à même de te sauver, pendant que tu te tues au travail pour un salaire de merde. La peur, la routine, la passivité régissent nos semblants de vie.

Alors sors de ton isolement ! Retrouvons-nous ! La grande peur des gouvernants, syndicats y compris, c’est que tu te prennes en charge toi-même au lieu de rester spectateur et t’admirer à la télé, comble de l’impuissance. Ils flippent que tu t’organises avec tes potes en donnant plus de force à ce que tu fais déjà : de la résistance quotidienne — sabotage, coulage, absentéisme, pause — jusqu’à l’organisation de grèves sauvages en passant par le soutien à d’autres luttes. Nous sommes tout dans ce monde, mais paradoxe cruel nous ne sommes rien aujourd’hui. Rien que des moutons qui défilent derrière des chefs de file.

Ce qui peut assurer le triomphe de nos exigences c’est l’organisation de notre force autonome en dehors et contre toutes les structures de l’État ! En dehors et contre les syndicats, partis politiques quels qu’ils soient !

Des prolétaires

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Ce qui est en jeu

28 octobre — anonyme

Ce qui est en jeu, ce ne sont plus seulement les retraites.

Ce qui est en jeu, c’est ce que tout le monde comprend : que nous sommes dans un monde où il faut travailler plus et plus longtemps, et en échange se contenter de vivre avec ce qu’on nous donne. Et ce qu’on nous donne, et combien on nous en donne, détermine aussi la manière dont nous sommes supposés vivre.

Nous travaillons et en échange nous recevons une part de la richesse commune sous forme de salaire et de revenus, et aussi, depuis quelques dizaines d’années, sous la forme de prestations sociales, éducatives, de santé, et de retraite.

Les dépenses sociales, que ce soit pour l’éducation, la santé, ou les retraites baissent toutes globalement, et cela signifie que globalement nous valons moins cher. Et si nous valons moins cher, c’est parce que dans le système capitaliste la valeur de notre travail ne dépend ni de la qualité, ni de l’utilité de celui-ci, mais seulement de sa capacité à créer de la valeur nouvelle.
Quand la création de cette valeur se déplace massivement vers les pays émergents, notre travail vaut moins, et notre vie vaut moins aussi.

Mais cela n’est pas vrai pour tout le monde. Ceux qui, détenant ou gérant les capitaux, ont un accès aux produits de ceux-ci continuent à recevoir la part majeure de la richesse créée puisque justement l’investissement dans les pays où la main-d’œuvre est moins chère a pour objet de maintenir les profits capitalistes.

Contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, il n’y a rien d’obligatoire à ce que les choses se passent ainsi. Il faut bien produire pour vivre, nous dit-on. Oui, mais est-il vraiment nécessaire de produire ceci pour vivre ainsi ?

Car ce que nous produisons en travaillant, ce ne sont pas que des richesses. Ce que nous produisons en travaillant, ce sont avant tout les conditions de notre propre domination. S’il faut produire et accumuler toujours plus, c’est parce que cette machine complexe profite à certains. Les riches ne sont pas seulement plus riches, ils sont aussi plus puissants que les autres. Tels les seigneurs d’autrefois, les capitalistes d’aujourd’hui exercent sur la société leur pouvoir collectif. Aux privilèges de la naissance, on en a substitué un autre, plus mathématique : le privilège du compte en banque.
La force de ce système, c’est de laisser croire que cette domination n’en est pas une ; qu’elle n’est qu’une forme nécessaire de toute organisation sociale ; que nul être humain d’aujourd’hui ne saurait vivre autrement.

La faiblesse de ce système, c’est qu’il repose sur une production et une dépense toujours plus étendue de cette valeur nouvelle qui fait tourner le capital. Mais les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, dit le proverbe boursier, et vient toujours un moment où quelque chose lui manque. Alors c’est la crise. Alors il faut retirer aux gens ce qu’on leur a donné, les faire travailler plus, les payer moins, tout ça pour que ceux qui dominent puissent continuer à dominer.

Pour que cette domination cesse, ce n’est pas d’une réforme dont nous avons besoin, pas plus que du retrait d’une réforme. Peu importe la redistribution des richesses, car le problème ne vient pas de ce que dans le capitalisme les richesses une fois produites sont réparties inégalement, mais bien de ce qu’elles ne peuvent être produites autrement que de manière inégalitaire. Ce dont nous avons besoin, c’est que les grèves et les blocages se poursuivent : car c’est dans le mouvement de la contestation que la critique de tout ce qui existe peut se transformer en proposition pour qu’il existe quelque chose d’autre.

Il faut bloquer la production capitaliste et partager ce qui est déjà produit, puis partager la manière dont on pourra continuer à faire vivre ce partage.

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Le front commun des casseurs

20 octobre — anonyme

Il est souhaitable de préciser en mini préambule : la forme ne fait pas le fond. Il n’est donc pas question ici d’idéaliser des pratiques pour ce qu’elles seraient en tant que telles, mais de les voir dans un contexte bien particulier.
La violence n’est jamais une chose à romantiser, à idéaliser. Elle est juste nécessaire à tout acte de révolte, toute velléité révolutionnaire. Et sans pour autant être menée via de sales stratégies autoritaires.

On remarque une différence bien nette avec ce mouvement social en comparaison avec les précédents les plus récents. L’entrée des lycéens ne se fait pas de manière tranquille, c’est le moins que l’on puisse dire. La radicalisation n’est pas menée par une minorité en fin de mouvement, mais s’est traduite directement en actes et ce de manière diffuse. Lire les brèves d’une des dernières journées nous donne un indicateur précis et non équivoque : on s’affronte avec les flics, on casse, on brûle, on saccage, etc., que ce soit dans une grande ville ou dans un petit bled. La contagion est là, la machine est lancée.
Et c’est là où une deuxième spécificité entre en jeu : la figure du jeune de cité de novembre 2005, qui lors du mouvement lycéen de 2005 ou lors du mouvement anti-CPE de 2006, venait sur des manifs pas vraiment dans le même but que les manifestants eux-mêmes (et quelques “antagonismes” se faisaient alors sentir sur le terrain), se retrouvant cette fois-ci du même côté des barricades. Une certaine jonction se fait enfin. Ce n’est pas l’unité de classe, mais c’est un joli début d’association. Alors qui de l’œuf ou de la poule a provoqué cela ? Ce n’est pas très intéressant à savoir. Ce qui est sûr c’est que deux phénomènes se sont alors auto-alimentés : les lycéens bloqueurs adoptant des stratégies (ou au minimum réactions) plus offensives, les jeunes de la cité pas forcément régulièrement scolarisés pour une partie d’entre eux (pas intéressant à nuancer ou à développer, ce n’est pas le fond du propos) venant rejoindre les blocages ou alentours pour épauler lors/profiter des affrontements et apporter ainsi leur pierre. Et ça marche.

On se retrouve avec une série d’actes de violence où mêmes les médias n’arrivent plus (enfin, plus tous), à dire que les événements sont uniquement dus aux “casseurs infiltrés”. Et des profs de lycées de reconnaître avec compassion que les casseurs, ce sont aussi leurs lycéens. Merde alors, la figure du barbare se décompose. On se retrouve avec des témoignages qui ne faisaient pas de doute mais qui là sont encore plus explicites : la reforme des retraites, certes personne n’en veut, mais on s’en fout aussi un peu beaucoup. C’est aussi et surtout un bon prétexte pour dégueuler tout ce que l’on a dans le ventre et que l’on retient pour beaucoup au quotidien. Et comme certains lycéens disent, ça suit le mouvement. Je me mets à casser ou à balancer des pierres sur les keufs car les autres le font. Et sans doute que cela fait du bien. Car en général les mêmes se comportent avec beaucoup plus de docilité envers le système (scolaire et plus généralement). On brise enfin certaines de ses propres chaînes.

Ce défouloir en forme d’exutoire n’est certainement pas gratuit et vide de sens. Il est dans la continuité de novembre 2005 à une autre échelle (actuellement). Sauf que l’on a effectué quelques recentrements géographiques. Les mêmes, avec leurs nouveaux camarades de rue, qui en 2005 se contentaient de foutre le feu à leurs quartiers s’en vont piller par exemple les magasins d’une rue commerçante à Lyon, ou encore tenir la rue à proximité d’un lycée à Nanterre. Les deux exemples les plus récents, mais qui sont loin d’être isolés. On pourrait en citer tant d’autres.

La différence notable est que là encore, il n’est pas question d’un enchaînement de violence réactif suite par exemple à une “bavure” policière comme cela a pu être le cas en novembre 2005 ou en Grèce plus récemment. Une opportunité de situation est plutôt saisie. Et même si on pourrait en dire de même (la fameuse histoire du prétexte) quand il s’agit d’émeutes réactives, on trouve ici une belle petite spécificité. Alors que des violences réactives ont plus de légitimité ou de raison évidente de chercher à s’affronter à la cause directe : la figure du flic. Ici, le flic n’est pas trop la cause de la réforme des retraites. Et même s’il se montre offensif/répressif lors du mouvement, ce n’est pas cela essentiellement, qui contrairement à ce que veulent faire croire les gentils démocrates de gauche (les fameuses “provocations policières”), qui fait que l’on veut le niquer, lui et ses collègues. C’est autant de la vengeance personnelle pour ceux qui connaissent les humiliations quotidiennes, que de le mettre à sa place réelle : celui qui protège le capital, l’état, celui qui nous bride tous les jours, celui qui permettrait de nous foutre en taule et de briser les révoltes de demain. Et c’est donc dans un bon sens total que la réaction première en le voyant n’est plus de faire des bisous ou des sit-in devant lui. Mais d’y aller franchement. Plus il y en aura à terre, mieux cela sera.

Mais ne mettons pas simplement le flic au centre de la chose. (En petite parenthèse, les services d’ordre des syndicats devraient prendre leur même dose au quotidien...) Le bras armé du capital doit effectivement en prendre le plus dans la gueule, mais cela ne s’arrête certainement pas là. Ce qui est retenu aussi, c’est que ça doit péter, ça doit piller, ça doit brûler. Tout ce qui humilie au quotidien en termes de questions matérielles, toutes les frustrations et les voies sans issues que promette cette société de merde à la plupart, doit prendre des coups, doit valser (quitte à avoir un esprit immédiat pragmatique et aussi à s’en mettre plein les poches).

Alors en l’état actuel des choses, il ne sert à rien de se dire que cela puisse servir effectivement ou non à grand-chose. Une vitrine de pétée ou une voiture de cramée n’ont jamais changé et ne changeront jamais en tant que telles le monde, ça c’est sûr. C’est juste que ces derniers jours donnent plutôt des indicateurs pour demain, que ce soit dans ce mouvement ou dans un autre futur. De plus en plus de gens ont rien à perdre et plus à gagner à voir ce monde crever. Et quand la plupart des gens dans la rue se mettront à commettre toute une série d’actes en forme de non-retour possible. Quand il n’y aura pas 10 mais 1000 vitrines pétées en simultanées et sans concertation.Tout commencera.

À quand la mise à feu d’une raffinerie ?

Un électron libre et révolté qui espère le courant très haute tension pour ne pas devoir rester dans le noir... trop longtemps.

PS : appel aux démocrates théoriciens du complot : camarades, pour ne plus avoir de doute sur le fait que ce soient ou pas des flics provocateurs qui pètent des vitrines et commettent les divers actes de violence, notamment lors des cortèges noirs parisiens, procure-toi la prochaine fois une barre de fer et pètes-en une en premier. C’est la seule thérapie de choc qui te reste à disposition. Sinon tu as encore la possibilité de rejoindre le rang des Services d’Ordre et ou encore celui des milices staliniennes en formation. Mais attention, tu en prendras plein la gueule, car même si on sait que les so n’ont pas de flics infiltrés dans les rangs (ah merde, si, il y a les branches sectorielles de flics et de matons dans bon nombre de syndicats), on sait aussi que ces derniers ont bien infiltré leurs têtes. Ils seront donc traités comme tels. Des porcs à saigner.

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Manif’ à Montreuil

14 octobre — anonyme

Squats expulsés à Montreuil, lycées bloqués et flashball dans la gueule.

Rassemblement à treize heures devant la mairie de Montreuil. Déjà, les adjoints de la maire Verte appellent les lycéens à rentrer jouer à la playstation ; celle qui emploie des milices canines pour expulser les Roms. Elle a fait un communiqué pour dénoncer “l’usage disproportionné de la violence policière”. Tactique politicienne et cogestionnaire pour encadrer la rage. “Vos élus vous ont entendu, cette affaire ne restera pas lettre morte”. La démocratie ne paie pas.La mairie a failli être investie. Accrochage avec les vigiles. Bon an mal an, comme on dit, un rassemblement s’est tenu. Manif sauvage. Porte de Montreuil : le centre commercial est pris d’assaut. Tremblez marchandises ! Quelques heurts avec les vigiles et la grille de Carrefour ; ça tape dans toutes les vitrines. ça effraie marchands et clients. On ressort vite histoire de pas se faire prendre au coup, les keufs nous guettent. Direction le périph, les flics courent dans tous les sens sur le rond-point pour en empêcher l’accès. Caillassage. On se dirige vers Paris. Quelques civils au loin qui s’enfuient. ça retourne des barrières de chantiers. Fusées sur les flics qui suivent. Ce qui leur fait particulièrement peur et reculer. Outil stratégique. Quelques rues adjacentes et dispersion Aucune arrestation semble-t-il. rdv 11h vendredi matin, mairie de Montreuil. [...]

Soutien avec les camarades arrêtés. Offensive !

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À la raffinerie de Gargenville (Yvelines)

26 octobre — anonyme

Samedi 23 octobre à midi était appelé, par l’assemblée des secteurs en lutte du Mantois, un rassemblement en solidarité avec les réquisitionnés de la raffine-rie de Gargenville. Beaucoup moins médiatisée que celui de la raffinerie de Grandpuits, le blocage de la production par les travailleurs de cette petite raffinerie Total est presque passé inaperçu : arrêt total entre le 12 octobre et le 22 octobre, puis plusieurs ordres de réquisition (pour 15 % des effectifs) depuis.

Une bonne soixantaine de personnes viennent exprimer leur soutien. Beaucoup de syndiqués (Sud Rail, Sud Educ, FSU...), quelques membres des partis de l’opposition (PC, PS), quelques petites écharpes tricolores des bleds alentours, mais aussi un certain nombre de personnes non syndiquées curieuses de comprendre un peu mieux la situation sur la raffinerie de Gargenville.

La raffinerie Total de Gargenville.

Petite raffinerie Total et dépôt de carburant, cette unité fonctionne essentiellement par pipeline (et donc il n’y a pas réellement de camions-citernes à bloquer). Elle alimente, en temps normal, des stocks spéciaux de l’armée et le secteur privé, d’après ce que l’on a pu en comprendre. Environ 25 travailleurs s’y font exploiter. Les stocks sont aujourd’hui quasi-vides et relancer la production à plein régime prendra au moins 5 jours – autant dire 5 jours de panne sèche. La direction Total joue un jeu complexe : d’après ce que l’on a pu nous dire, au bout de quelques jours de grève complète, la direction fait savoir aux ouvriers qu’elle approuve l’arrêt total de la production ainsi que le blocage des pipelines, lui permettant ainsi d’organiser la rareté de l’essence à la pompe et de faire un max de thunes en faisant flamber les prix du litre de gasoil. De gros bénéfices engendrés les premiers jours a priori... Total avance également, pendant cette grève, ses pions quant à sa volonté de poursuivre la restructuration du secteur et son lot de délocalisations : organiser la production à très faible coût bien loin de l’Hexagone et organiser l’acheminement du pétrole raffiné par de gigantesques pipelines sous-marins...

Grève et réquisitions...

Après plus de 10 jours de grève totale, un premier ordre de réquisition arrive via le ministère de la Défense qui invoque la nécessité d’alimenter en kérosène l’aéroport de Roissy. Ce premier ordre sera vite cassé par le tribunal administratif. Ce qui ne découragera pas le préfet d’en pondre un second, insistant à nouveau sur la nécessité d’approvisionner Roissy. L’aéroport n’aurait plus que 3 jours de kérosène d’avance, et s’il venait à en manquer cela génèrerait potentiellement de graves troubles à l’ordre public. C’est du moins la raison majeure invoquée pour ce second ordre de réquisition... La CGT, bien implantée à Total Gargenville, a porté un nouveau recours au tribunal, et décide ainsi d’enfermer la lutte dans ce « bras de fer » juridique.

Pour ce qui est des ordres de réquisitions, ce sont les flics (dont une bonne partie de BACeux) présents jour et nuit devant les portes d’entrée du site qui sont chargés de les faire signer aux ouvriers réquisitionnés avec plus ou moins de pression. Ces derniers refusent de signer même s’ils vont prendre leur poste.

Lutte de classe à la base, lutte des places dans les centrales...

L’État comme la CGT ont choisi de se focaliser sur les luttes autour des raffineries et de les considérer comme « fer de lance » de la lutte contre la réforme des retraites (et plus encore). Cela leur permettrait de tenter d’imposer la fin du mouvement par un dramatique dénouement autour des piquets des grévistes des raffineries. Et cela permet également d’occulter les centaines d’autres luttes, blocages, manifestations sauvages qui ont encore lieu quotidiennement partout, dans tous les secteurs. Se jouent également des luttes de pouvoir internes à la CGT : il semble que le fameux le délégué cégétiste Charles Foulard très en vue à Grandpuits prendrait bien la place de Thibault ou, tout du moins, grimperait bien en haut de la pyramide CGT. D’où sa nécessité de radicaliser le blocage dans son secteur...
Pour autant, on ne peut nier l’efficacité de la grève et des blocages de sites par les travailleurs des raffineries. Ce que l’on peut retenir c’est que penser la grève, le blocage (et le sabotage également) de manière tactique peut, non seulement faire réellement mal au portefeuille des capitalistes, mais aussi entraîner des blocages en chaîne de l’économie. En l’occurrence, ici, le blocage de la production et de l’acheminement du pétrole entraîne un ralentissement économique d’un certain nombre d’autres secteurs...

Dans la région de Mantes...

Ce rassemblement de solidarité avec les grévistes de Gargenville nous apprendra aussi qu’un certain nombre de cheminots du dépôt de Mantes sont en grève depuis plus de 10 jours. Que la centrale thermique EDF de Porcheville tournait au ralenti à cause du mouvement de grève jusqu’à que des ordres de réquisitions obligent également les travailleurs à retourner eu turbin forcé. Et, aux alentours du 15 octobre, du côté des lycéens : affrontements avec les keufs au lycée Vaucanson aux Mureaux, jets de pierre sur les flics au lycée d’Aubergenville, et intervention musclée pour débloquer le lycée de Limay...

À suivre !

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Premier round, on continue !

28 octobre — turbin ((AA))riseup.net

Depuis plus de trois semaines, un mouvement social d’ampleur est en cours dans le pays. La réforme des retraites a été son point de départ.
On se rend bien compte que tout est fait pour rendre l’arme qu’est la grève moins efficace. L’état use des outils du droit, entraves légales et réquisitions ; d’autre part l’atomisation, la segmentation issues de la restructuration du capital de ces trente dernières années tendent à neutraliser la capacité de nuisance de la grève. Les journées de manifestation massive, aux effets alors limités, ont eu ce principal intérêt pour la base de se trouver une légitimité et de pousser et déborder les cadres imposés par les syndicats. C’est par le blocage, notamment dans les secteurs stratégiques de la pétrochimie et des transports que le mouvement s’est donné les moyens d’intensifier le rapport de force, malgré les tentatives du pouvoir et des médias de dissocier bons grévistes et bloqueurs, comme ils le font de longue date entre manifestants et casseurs. Mais c’est la distinction même entre qui est légitime à lutter et qui ne l’est pas qu’il faut briser. Ainsi, des lycéens, débarquant dans le mouvement avec fracas, ont pratiqué blocages d’établissement ou de voies de circulation et aussi émeutes où s’expriment une certaine rage contre l’état et la marchandise.

Pour tous ceux qui considèrent que cette réforme n’est qu’un élément d’une dégradation générale de nos conditions de vie  ; Pour tous ceux qui n’ont pas forcément les moyens directs de bloquer la production mais refusent de se résigner ;

Pour tous ceux qui pensent qu’il est nécessaire de dépasser les séparations catégorielles entretenues par le capital  ; Pour tous ceux-là, la pratique du piquet volant peut être efficace. Renforcer des blocages existants aussi bien qu’en créer là où nous l’estimons utile ; mais aussi se retrouver pour se coordonner et s’organiser.

Si les syndicats, en accord avec le gouvernement et les médias, paraissent à présent siffler la fin de la partie, le mouvement perdure pourtant. La colère diffuse et tenace laisse entrevoir le contraire de ce qu’ils annoncent : non la fin de la lutte mais le début de leur fin ! Retrouvons-nous en assemblée pour discuter de la suite du mouvement. [...]

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Jour après jour...

Chronologie partielle du mouvement en région parisienne...

12 octobre
Paris – Au moins 600 personnes partent en manif sauvage après la fin de la manif syndicale en scandant « Contre l’exploitation, bloquons l’économie » : petit blocage des voies à la gare d’Austerlitz, puis course-poursuite avec les flics dans les rues du 13ème arrondissement. Également, baston à la Bastille : charge et contre-charge pour libérer deux types en train de se faire choper par les flics. Feux de poubelles.

14 octobre
Chartres – Manifestation lycéenne, puis caillassage des voitures des keufs qui reçoivent également de l’acide. Quelques abribus et voitures dégradés.
Seine-Saint-Denis – À Montreuil, la BAC tire au flashball et vise la tête d’un lycéen en train de bloquer son bahut : encore un œil touché. Des petits affrontements suivent. À Saint-Denis, des affrontements ont lieu lors du blocage du lycée Paul-Éluard entre lycéens et flics. À Argenteuil et Sarcelles, les lycées sont bloqués, quelques tensions avec la police, et deux proviseurs sont blessés. Blocage des bahuts également en Val-d’Oise, à Villiers-le-Bel, à Garges, à Montmorency, à Gonesse et à L’Isle-Adam.
Les Mureaux – Blocage de lycée et échauffourées avec les flics. Idem à Aubergenville et Plaisir.
Paris – Blocages des lycées Montaigne (6ème), Voltaire (11ème), Paul-Bert (14ème), Buffon (15ème), Armand (15ème), Fresnel (15ème), etc. La manifestation lycéenne-étudiante organisée par les syndicats vire à la manif’ sauvage dans les rues de la capitale.

15 octobre
Argenteuil – Affrontements entre lycéens et flics : des pierres contre des lacrymos et des flashballs. Une keuf blessée.
Seine-Saint-Denis – À Saint-Denis, pas mal de vitrines cassées pendant la manifestation lycéenne. À Epinay, au lycée Feyder, la loge de la concierge a été saccagée, des vitres de voitures brisées. Au lycée Louise-Michel de Bobigny, la voiture de la conseillère principale d’éducation a été incendiée, la loge de la gardienne en partie saccagée, des poubelles incendiées, des vitres des bureaux de direction brisées. À Noisy-le-Sec, des feux de poubelle ont été allumés. Quelques incidents également à Bondy.
Orly – L’A106 en direction de l’aéroport d’Orly est bloquée en fin de matinée par des manifestants, obligeant les passagers à gagner les aérogares à pied avec leurs valises à la main.
Paris – Des élèves du lycée Turgot (3ème) bloquent la rue de Turbigo, devant leur établissement, provoquant un immense embouteillage au centre de la capitale. Beaucoup d’autres bahuts bloqués.

16 octobre
Paris – Manif sauvage suite à la manifestation officielle : plus de 1000 personnes partent de Nation en direction de Bastille, en remontant le cortège syndical, pour tenter d’occuper l’Opéra. Une vitrine d’un magasin de luxe et deux vitrines de banques pétées... À Bastille, une quarantaine de personnes se font arrêter par les très nombreux flics en civil.

18 octobre
Seine-Saint-Denis – La quasi-totalité des lycées sont bloqués. À St-Denis, plusieurs magasins d’une galerie commerciale du centre sont saccagés. À Bobigny, la station d’interconnexion bus-métro-tramway est bloquée par des lycéens, interrompant totalement le trafic de la ligne de tramway T1 pendant près de 2 heures.
Nanterre – émeute devant le lycée Joliot-Curie suite à la tentative de déblocage par les flics. Des voitures sont renversées et incendiées.
Seine-et-Marne – Un flic est blessé par un jet de bouteille à Lagny. À Combs-la-Ville, des cocktails Molotov ont été lancés sur les keufs devant un lycée et le centre commercial Pablo-Picasso a été fermé préventivement. À Chelles, affrontements, véhicules incendiés et barricades enflammées devant le bahut.
Sartrouville – Devant le lycée, pavés et feux de poubelles.
Évry – Le centre commercial évry 2 est partiellement fermé suite à l’irruption de 300 lycéens à l’intérieur : vitrines brisées et quelques magasins pillés.

19 octobre
Corbeil-Essonnes – La voiture de la commissaire est attaquée près du lycée Doisneau et dépouillée. Butin : 2 casques, une caméra numérique et des grenades à effet de souffle.
Massy – Une station-service Total est mise à sac par 200 jeunes.
Les Ulis – Un bus brûlé et quatre autres endommagés.
Nogent-sur-Marne – Le blocage du lycée vire à l’émeute : vitrines défoncées et une voiture de la police municipale retournée !
Nanterre – Nouveaux affrontements. Les vitres des tribunaux administratif et de commerce sont défoncées par un groupe d’émeutiers.
Paris – Un Pôle emploi et une banque Société générale sont incendiés dans la nuit, dans les 11ème et 20ème arrondissements.
Paris – Le centre de traitement des déchets Syctom est bloqué par des grévistes.
Paris – Toute la matinée, plusieurs centaines de lycéens, venus de divers bahuts, sont rassemblés Place de la République et font des blocages de circulation avec des barricades.

20 octobre
Nanterre – Lors de la manifestation lycéenne, un camion de police est caillassé et les vitres du conseil général sont brisées.
Paris – L’incinérateur d’Ivry est bloqué.
Rungis – Les grossistes du Marché d’intérêt national notent une baisse des approvisionnements et de la clientèle due à la pénurie de carburant.
Roissy – Environ un millier de manifestants bloquent l’accès aux terminaux de l’aéroport. Les flics chargent pour débloquer.

21 octobre
Île-de-France – Le trafic des rer a, b, c et d est fortement perturbé suite à des dégradations et sabotages sur les voies sur plusieurs points du réseau rff (Achères, Dourdan, Etampes, Montceau, Paris Austerlitz), et sur des installations sncf à Mitry et à la gare Montparnasse.
Sartrouville – Affrontements entre lycéens et flics. Idem à Saint-Denis.

22 octobre
Grandpuits – À 3h du matin, 80 personnes bloquent encore le dépôt de carburant de la raffinerie au moment de l’arrivée de la police. La préfecture veut faire entrer des ouvriers réquisitionnés pour charger les camions de carburant. Trois personnes sont légèrement blessées par les forces de l’ordre.
Coignières – Blocage du dépôt de carburant durant 2h. Une centaine de camions bloqués.
Paris – 300 manifestants tentent de murer le siège de l’UMP, mais sont stoppés par une ligne de crs à quelques mètres de l’objectif.
Île-de-France – Début de grèves et de blocages dans les universités. Les facs de Nanterre, Tolbiac, Saint-Denis décident du blocage... À suivre.

26 octobre
Grigny – Tôt le matin, blocage pendant 2 heures du dépôt de carburant par une centaine de manifestants de l’assemblée interpro locale.
Neuilly-Plaisance – Blocage du dépôt RATP jusqu’à l’heure de pointe du matin.
Paris – Le TGV Paris-Bordeaux met 9 heures à arriver suite à un sabotage sur les voies.
Paris – Les travailleurs de la BNF à Tolbiac bloquent les caisses, permettant la visite gratuite de l’expo.

27 octobre
Draveuil – La voiture de Bernard Thibault, le chef de la CGT, ainsi que celle de son fils, se font crever les pneus devant chez lui !
Paris – Une cinquantaine de personnes ont perturbé l’émission Le fou du roi en réquisitionnant la parole pour lire un communiqué. France Inter, au bout de 3 minutes, a décidé de couper l’émission. Au départ, quelques boules puantes lancées, et des slogans scandés : « Grève, blocage, sabotage ».
Paris – Plus d’une cinquantaine de personnes occupent, pendant 3 heures, le siège du groupe Malakoff Médéric, une des principales caisses de retraite de France, appartenant à Guillaume Sarkozy, frère de.
Grandspuits – Les grévistes de la raffinerie et d’ailleurs bloquent les accès au dépôt et se font dégager par les flics.
Gennevilliers – Le bureau de poste est bloqué pendant 3 heures. Idem à Villeneuve-la-Garenne.

28 octobre
Paris – Suite à la manif syndicale, blocage de la circulation avec barricades et feux de poubelles vers Saint-Lazare.
Paris – Le ministère de l’Économie est plongé dans le noir suite à une coupure d’électricité ciblée.

29 octobre
Paris – Tôt le matin, le courant est intentionnellement coupé pendant quelques dizaines de minutes sur les lignes de métro 2, 3, 6, 8, 9 et 12.
Asnières – Blocage de la permanence du député UMP.

2 novembre
Saint-Denis – Blocage du site de Veolia par 150 personnes pendant 3h avant de se faire évacuer par les flics.
Paris – Manifestation de 400 étudiants vers l’incinérateur d’Ivry bloqué.

3 novembre
Saint-Ouen – Blocage de l’incinérateur.
Paris – Tentative de blocage de la Sorbonne

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Civils & service d’ordre...

Si les centrales syndicales sont les ennemies politiques de la lutte (négociation et cogestion avec le patronat, revendications minimalistes, structure pyramidale et ultra-hiérarchisée), leurs Services d’Ordre (so) sont les ennemis directs des manifestants. À coups de tonfas, de gazeuse, de gants plombés, les so attaquent physiquement tous ceux qui ne manifestent pas docilement comme le souhaitent les syndicats : coordonnés avec les flics, ils tabassent et arrêtent les lycéens trop turbulents, ils encadrent et empêchent ceux qui préfèreraient partir en manifestation sauvage, etc.

Les flics en civils pullulent également : ils se déplacent souvent par groupe de 10-15, silencieusement, le tonfa caché dans leur dos. Ils ne sont ni manifestants ni émeutiers. Ils sont de plus en plus présents dans les cortèges pour que chacun ne sache plus qui est le flic, qui est le camarade : une sorte d’encadrement et de pression psychologique sur la manif’...

Civils comme so n’ont rien à faire dans nos manifestations, il faudrait s’organiser pour les virer...

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Contact...

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pas2retraite((AA))riseup.net

Il n’y a pas de compte à rendre, il n’y a que des comptes à régler !



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