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Bruxelles : Programme d’activités d’Acrata - avril 2013

mis en ligne le 3 avril 2013 - Lokaal Acrata

Jeudi 11 avril – 19h30 - Projection
La Patagonie Rebelle
(1974 – Héctor Olivera – Argentine)
Le film "La Patagonie rebelle" raconte l’histoire des révoltes des ouvriers agricoles de l’extrême Sud argentin, et la répression qui les frappa entre 1920 et 1921.
A cette époque, la baisse des prix internationaux de la laine et la perte des débouchés pour la viande bovine affectèrent la rentabilité des affaires pour les grands propriétaires terriens et commerçants du sud de la Patagonie. Les conséquences logiques en furent le chômage et la détérioration des conditions de vie des travailleurs ruraux. Les sections locales de la FORA (Federación Obrera Regional Argentina), fort influencées par les anarchistes, décident de mener une campagne parmi les péons, bûcherons et autres travailleurs salariés. Mais la riposte des fermiers fut extrêmement dure : licenciements, violence, menaces.
Devant l’absence d’accord entre les parties, le gouvernement national décida d’envoyer le 10e régiment de cavalerie, sous le commandement du lieutenant-colonel Héctor Varela, dont l’action répressive ne connut pas de limites : il ordonna des exécutions en masse, obligea les victimes à creuser leurs propres tombes avant, enferma des grévistes dans des granges pour y mettre le feu ensuite. Les anarchistes dénoncèrent l’assassinat de 1500 personnes ; il n’y eut jamais de chiffres officiels à ce sujet. Certes, Varela resta sans promotion par la suite et le président Yrigoyen opta pour le silence. Toutefois, le 27 janvier 1923, l’anarchiste Kurt Wilckens tua le colonel Varela. En attendant son procès, Wilckens sera assassiné dans sa cellule par un gardien quelques mois plus tard.

Jeudi 18 avril – 19h30 – Discussion
L’hydre technologique
Comment aborder un argument tellement complexe tel que la technologie ? L’analyser revient à analyser la totalité de cette civilisation moderne : non seulement ses perspectives industrielles, non seulement ses appareils et ses structures, non seulement la hiérarchie du pouvoir et la spécialisation qu’introduisent ces appareils dans les rapports sociaux, non seulement les “objets neutres” qui ont bouleversé jusqu’aux racines nos façons de vivre, affectant profondément nos rêves et nos désirs, la façon dont nous concevons nous-mêmes et le monde.
Qu’est-ce que c’est la technologie ? Quand on se pose cette question, on se heurte à la religion moderne – le fétichisme universel des techniciens. Le mysticisme technologique est une légitimation de son monde et une explication de “l’humanité” qui le sert. Critiquer la technologie, vouloir s’en passer, revient alors à blasphémer contre la liturgie.
Du coup, lors de cette discussion, on se propose de blasphémer beaucoup, non seulement contre la religion de la technologie, mais aussi contre une partie de ces critiques qui tendent à réduire la domination à un seul aspect, à expliquer tout à travers une vision économiste des rapports sociaux, reproduisant alors les mêmes valeurs du capitalisme technologique ou encore à nier plus ou moins la possibilité même de révolte contre l’ordre de ce monde.

Jeudi 25 avril – 19h30 – Discussion
Les révoltes en Egypte
Pas de retour au calme en Egypte. Blocages d’axes de transport, attaques contre les puissants (les Frères Musulmans), leurs bâtiments et leurs entreprises, grèves sauvages massives et manifestations incontrôlables. Dans les grandes villes, mais aussi ailleurs, les révoltés ne laissent pas filer leur révolution de leurs mains. Dans cette vaste agitation sociale, on retrouve aussi des anarchistes, tout comme des idées d’auto-organisation et de liberté anti-étatique sont quotidiennement discutées et mises en pratique dans la rupture avec les pouvoirs en place. Cette soirée, une compagnonne fera un récit d’un voyage vers les foyers de cette insurrection libératrice, mais parlera aussi des perspectives révolutionnaires de nos compagnons là-bas.

Envie de lire ?
Max Stirner, le philosophe qui s’en va tout seul
Tanguy l’Aminot (L’Insomniaque)
(ouvrage disponible dans la bibliothèque)
Max Stirner... A son nom, les visages se crispent ou se passionnent, expriment rejet, mépris ou enthousiasme, mais rarement l’indifférence. Lire L’Unique et sa propriété est à coup sûr un défi, tant pour les idées que pour la façon dont elles sont développées. Beaucoup s’en découragent, usés par la complexité du langage et les références à l’histoire de la philosophie allemande, qui traversent l’ensemble du texte.
Le texte de Tanguy l’Aminot amène une réelle possibilité de (re)découvrir la richesse de l’Unique. En situant le contexte historique, en exposant les différentes écoles de pensées qui s’affrontaient et venaient se nourrir mutuellement en cette période qui précède les troubles de 1848, il devient plus aisé de s’en approprier les concepts. « Un monde à détruire », « L’Unique à construire », les deux parties du texte dressent le portrait d’une société aliénante, où les êtres humains subissent depuis toujours le joug de la soumission à l’autorité, changeant de nom mais pas de forme. A vénérer Dieu, l’Etat, le communisme ou la morale, nous n’en sommes toujours qu’à nous tromper nous-mêmes. Partir de soi-même, faire de son égoïsme une force de départ pour s’associer avec d’autres individus uniques, au gré de ses désirs et de ses besoins sans recréer un fonctionnement autoritaire, voilà un possible chemin vers l’émancipation collective. Certains disent que les « égoïstes » légitiment l’écrasement du faible par le fort. C’est qu’ils n’ont pas bien lu Stirner.

Local Acrata
32 Rue de la Grande Île
1000 Bruxelles
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